PS: un triumvirat pour reconstruire le parti
Après d'âpres négociations, Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol sont tombés d'accord sur une direction collégiale de trois membres où chacun s'engage à porter de manière solidaire les décisions prises d’un commun accord.
Comme un air de déjà-vu. En 2020, à Marseille, l’élection du maire, ralentie par d’interminables négociations au sein de la gauche, avait duré toute la journée. En 2023, l’élection du premier secrétaire du parti socialiste, elle, a duré toute la nuit puis toute la matinée pour se terminer, enfin, à 14 heures. Il faut croire que Marseille se prête aux compromis arrachés de haute lutte: "c’est grâce à l’air que l’on respire ici que l’on a pu y arriver!", a plaisanté David Assouline, négociateur de Nicolas Mayer-Rossignol, le maire de Rouen devancé par Olivier Faure.
Un quatuor pour diriger qui n'avait pas les faveurs d'Olivier Faure
Ce n’étaient pas des points politiques qui bloquaient l’avancement des discussions, mais bien des questions d’égo et de répartition des postes. Arrivé deuxième mais refusant obstinément de reconnaître sa défaite sur des soupçons d’irrégularités, Nicolas Mayer-Rossignol réclamait d’être secrétaire national bis et une direction collégiale de quatre personnes: Olivier Faure, premier secrétaire, Johanna Rolland, la maire de Nantes, et lui-même, premiers secrétaires délégués, ainsi qu’une hypothétique femme, pour respecter la parité, choisie par ses soins. Inacceptable pour les partisans d’Olivier Faure, qui ont finalement imposé au finish leur propre plan, à savoir un triumvirat dirigé par Olivier Faure.
Quelques heures avant l’aube, aux alentours de 4 heures du matin, un premier accord avait pourtant été obtenu. Hélène Geoffrey, qui refuse toute participation à la NUPES, arrivée 3e au vote, s’était retirée des discussions, ne réclamait plus de poste à la direction nationale, n’apportait ses voix à personne ("nous ne sommes les supplétifs de personne!"), et acceptait la présidence du conseil national. En milieu d’après-midi, Patrick Menucci s’en est expliqué face aux militants, assurant le parti de la solidarité complète des partisans d’Hélène Geoffroy: "Nous sommes pleinement socialistes et serons à vos côtés dans toutes les batailles que l[...]
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