Quand la promesse de l'intelligence organoïde vient défier l'Intelligence Artificielle
EDITORIAL - Les neurologistes misent sur un grand bond bien à eux, faire pousser des cellules du cerveau pour développer un organe miniature en 3D, capable de battre à plate couture nos ordinateurs de silicium actuels. Les cadors de l’intelligence artificielle feraient bien de se méfier.
"Biordinateur", tel pourrait être un nouveau mot-valise à introduire fissa dans la langue française, car il adviendra peut-être plus vite qu’on ne l’imagine. La promesse faite par certains scientifiques d’une vraie informatique biologique, roulez tambours, sonnez trompettes, dépasse en effet tout ce dont on a entendu parler ces dernières années dans les alliances in vivo-in vitro. Une vision qui rejoint la fiction. Celle de faire si bien pousser des cellules de cerveau qu’on parvienne à développer un organe miniature en 3D, capable de battre à plate couture nos ordinateurs de silicium actuels.
Ne pas oublier, dans la foulée, d’adopter le vocable qui va avec. Dire "IO" ("OI" en anglais, lingua franca de la science actuelle) pour "intelligence organoïde". C’est ainsi que dans le milieu de l’édition scientifique où sont publiées les recherches les plus pointues, tel Frontiers in Science, on voit l’IO s’insinuer comme une sous-branche de l’IA. Les cadors de l’intelligence artificielle feraient bien de se méfier ! S’ils ont su reconstituer des réseaux de neurones artificiels inspirés par le cerveau humain, créant des machines capables d’apprentissage, voilà les neurobiologistes qui misent sur un grand bond en avant bien à eux.
Utiliser directement neurones et autres cellules cérébrales pour faire le travail. On ne peut que constater une formidable accélération de la pensée et des expériences scientifiques, quand on se souvient des annonces d’Henry Markram il y a une quinzaine d’années depuis la Suisse, du projet Blue Brain suivi du Human Brain Project. Il révélait alors l’ambition de simuler le cerveau avec des dizaines de milliers de neurones virtuels.
Brevets déposés
Le battage d’aujourd’hui, tout aussi puissant, est à l’inverse. Assembler des vrais neurones pour faire du calcul virtuel. Il arrive cette fois depuis la prestigieuse université Johns-Hopkins et le chercheur fonceur Thomas Hartung. Ce médecin biochimiste s’était déjà fait remarquer pendant la crise du Covi[...]
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