Le Proche-Orient sur des sables mouvants malgré les accords d'Abraham
2023, Le monde qui vient (50/53). L'Arabie saoudite est le prochain candidat à vouloir adhérer aux accords économiques d'Abraham. Mais ces accords pourraient être mis à rude épreuve par les récentes tensions en Israël-Palestine et l'instabilité géopolitique des pays arabes.
L'évolution la plus frappante, dans les sables mouvants de la diplomatie proche-orientale, a été l'émergence d'une paix plus solide entre Israël et une partie du monde arabe grâce aux accords d'Abraham signés en 2020 par l'Etat juif, les Émirats arabes unis (EAU) et Bahreïn, suivis par des accords similaires passés avec le Maroc et le Soudan.
Depuis, Israël cherche fébrilement à renforcer ses liens commerciaux et technologiques avec ces pays, notamment le Maroc et les EAU. Une des questions essentielles en 2023 sera de voir si ce bloc économique émergent va prospérer et s'élargir.
Salmane, Israël-Palestine
Tandis que les traités de paix avec l'Egypte et la Jordanie restent solides, le pays à surveiller sera l'Arabie saoudite, dont les contacts officieux avec Israël devraient s'amplifier. Il se murmure par exemple que Mohammed ben Salmane, le prince héritier et dirigeant de fait du royaume, envisagerait d'investir 2 milliards de dollars dans des start-up israéliennes.
Mais si l'Arabie saoudite est considérée comme le prochain candidat à demander son adhésion aux accords d'Abraham, cette amélioration des relations ne devrait pas aller jusqu'à une reconnaissance officielle tant que régnera le vieux roi Salmane, et tant qu'aucune avancée vers une solution à deux Etats entre Israël et la Palestine ne sera enregistrée.
Accords mis à rude épreuve
Les accords d'Abraham ont allégé la pression dont fait l'objet Israël pour qu'il accorde un Etat aux Palestiniens, plus désorientés que jamais sous le leadership défaillant de Mahmoud Abbas (qui aura 88 ans en 2023). Dans l'état actuel des choses, la plupart des gouvernements arabes - sinon leurs peuples - ne croient plus à la cause palestinienne.
Mais une explosion de violence à Jérusalem ou une reprise des affrontements entre Israéliens et Palestiniens crainte après les attaques meurtrières de ces derniers jours pourraient mettre les accords à rude épreuve. Leurs participants espèrent établir une séparation étanche entre les lie[...]
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