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Procès de la famille juive séquestrée en 2017: le parcours chaotique des trois agresseurs présumés

Le Tribunal Judiciaire de Bobigny. - LUDOVIC MARIN
Le Tribunal Judiciaire de Bobigny. - LUDOVIC MARIN

Après avoir joué dans "Le Monde est à toi" de Romain Gravas, Mohamed-Lamine M., 24 ans, s’imaginait devenir acteur. Il comparaît pendant deux semaines devant la cour d’assises de Seine-Saint-Denis, accusé d’avoir participé au cambriolage et à la séquestration d’une famille juive, à Livry-Gargan, en septembre 2017. Au premier jour de son procès, la cour s’est penché sur son passé ainsi que celui de deux co-accusés, présentés comme les agresseurs de Mireille (78 ans), Roger (88 ans) Pinto et leur fils David (51 ans). Traumatisée, la famille a depuis quitté la Seine-Saint-Denis, où elle résidait depuis plus de vingt ans.

Clichy-sous-Bois, un "bidonville"

Dans le box vitré, trois personnages se dessinent au cours de cette première journée d’audience. Il y a "l'introverti" Abdoulaye D. (26 ans), "l’impulsif" Soumaïla B. (26 ans) et le passionné du Septième Art, Mohamed-Lamine M. Pour l’accusation, il ne fait aucun doute qu’ils étaient au domicile des Pinto, ce soir de septembre.

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Le bornage du téléphone portable de l’un coïncide, une trace ADN d’un second a été retrouvée, tandis que le troisième a été reconnu par la retraitée comme étant l’auteur des coups. Abdoulaye D. et Mohamed-Lamine M. nient les faits reprochés, tandis que le second a livré durant l’instruction des aveux a minima, réfutant avec force le caractère antisémite de l’acte.

Leurs parcours sont marqués par une enfance commune à Clichy-sous-Bois, un "bidonville" selon l’un d’eux, avec un "climat délétère" rapporte une enquêtrice de personnalité. C’est là-bas que tout bascule: deux sont renvoyés à plusieurs reprises du collège, quand le troisième tombe dans le trafic de stupéfiants.

"J’ai commencé à connaître tout ce qui est illégal, l’alcool, la drogue, les fringues", se souvient Soumaïla B., vêtu d’un survêtement de sport. "Les fringues ne sont pas illégales", le reprend la présidente, qui lui demande son rapport exact à la drogue: "Je surveillais, je vendais...". "Déjà au collège?", soupire la magistrate.

Des "similitudes" avec une affaire à Montpellier

La mère d’Abdoulaye D., qui s’occupe seule d’une fratrie de 10 enfants, tente d’éloigner son fils de cet environnement toxique en déménageant. Mais "des amis ça ne se trouve pas au coin de la rue", remarque celui qui se dit "un peu trop naïf".

Au fil des années, le parcours de chacun s’étiole loin de l’école, avec des boulots "au black" à répétition ponctués de condamnations pour des délits variés, de l’infraction routière au trafic de stupéfiants. Le casier de Soumaïla B. et Mohamed-Lamine M. se retrouve sur une condamnation dans un même dossier, à Montpellier en avril 2021. Un vol avec arme au domicile d’un couple de personnes âgées, où les agresseurs sont repartis avec de l’argent, des cartes bancaires et des bijoux.

"Des points de similitudes importants" avec l’actuelle affaire, remarque la présidente.

D’après le récit de la famille Pinto, leurs agresseurs, visages dissimulés par des foulards, les ont en effet menacés avec un couteau et un tournevis avant de fouiller et de vandaliser la maison pendant deux heures à la recherche "d’argent."

"Je regrette toutes les bêtises qui m'ont amené ici"

Pendant plusieurs heures, la magistrate, patiente, tente de faire la lumière sur les parts d’ombres qui existent en chacun. Les difficultés causées par la dyslexie de l’un, l’absence d’un père et la violence d’un second. Mais elle se heurte le plus souvent à un mur:

"On sent que vous n’avez pas de facilités à parler de vous monsieur B."

"Bah si je réponds aux questions madame", rétorque fermement Soumaïla B.

"On est là pour parler de vous monsieur B.", insiste-t-elle, en vain.

Assis à côté de celui que l’accusation présente comme le "commanditaire" du cambriolage, les trois jeunes ne semblent pas prendre conscience de la gravité du dossier, où neuf personnes au total encourent la réclusion criminelle à perpétuité. "Je regrette toutes les bêtises qui m’ont amené ici", reconnaît tout de même, à demi-mot Soumaïla B.

Article original publié sur BFMTV.com