Prix de l'énergie: pourquoi cette charte entre distributeurs et PME agace les grosses entreprises
Une charte prévoit d'inciter les supermarchés à accepter les hausses de prix demandées par les PME liées à la montée du coût de l'énergie. Une décision qui met tout le monde d'accord... Sauf les grosses entreprises.
En apparence, l'image est belle. Les distributeurs et les PME unis, en pleine inflation, signent une charte de non-agression. Pas contraignante, mais un symbole. "Ce n'est pas un petit exploit", lance même la ministre du Commerce Olivia Grégoire. Le principal point du "pacte de solidarité commerciale": inciter la grande distribution, d'Intermarché à Carrefour, à laisser les PME répercuter leurs hausses de coûts liées à l'énergie sans discuter ou négocier, et cela jusqu'au 1er mars. En clair, si le coût de production des compotes Charles & Alice augmente de 10% en raison d'une hausse du coût de l'électricité, les distributeurs devront accepter cette hausse à l'achat pour eux.
Le choix semble ravir tout le monde, à l'image de Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution, qui représente les distributeurs: "C’est une initiative très positive. On veut accorder une priorité aux PME sur le sujet difficile du prix de l’énergie". Même l'électron libre Michel-Edouard Leclerc était en première ligne à Bercy. "C'est la première fois en quatre ans que je suis invité par la ministre du Commerce", a-t-il souri. Mais dans cette grand-messe joyeuse, il y a aussi les absents, les non-dits et les frustrations. A commencer par les gros industriels, qui se sentent exclus de la charte.
"Cette charte vient à discriminer négativement tout ce qui n'est pas une PME"
"Je n’adhère pas", tranche Richard Panquiault, directeur général de l'Institut de liaisons et d'études des industries de consommation, qui défend les poids lourds de l'industrie, de Coca-Cola à Kellogg's. Il continue: "On cautionne une politique qui en vient à discriminer négativement tout ce qui n'est pas une PME." Car telle est la crainte du représentant des gros poissons du secteur: être exclu des engagements des distributeurs, et donc ne pas pouvoir répercuter leurs hausses énergétiques.
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