Le prix d’une hausse des salaires pour la "deuxième ligne"
Les 12 millions d’actifs les plus exposés au Covid méritent une augmentation. Les consommateurs pourraient la financer en payant plus cher leurs biens et services.
Depuis le début de la crise sanitaire, les salariés dits "de deuxième ligne" sont particulièrement mis à contribution. Très exposés au Covid-19, ils travaillent principalement dans l’agroalimentaire, la construction, l’hôtellerie-restauration, les services à la personne, l’enseignement et les métiers de la santé. Soit environ 12 millions de salariés dont 8 millions exercent leur activité dans le privé.
Jour après jour, qui avoisine souvent le smic (1.200 euros net mensuels). La ministre du Travail, Elisabeth Borne, a lancé une mission à l’automne pour identifier les métiers concernés et la méthodologie à suivre. Un rapport est attendu dans les prochaines semaines, une concertation avec les syndicats et le patronat devant être lancée dans la foulée.
Plusieurs pistes possibles
Concrètement, comment augmenter la rémunération de ces travailleurs? D’emblée, une piste doit être écartée: la revalorisation du salaire minimum. Un récent rapport du Conseil d’analyse économique montre qu’une majoration de 1% du smic détruit mécaniquement 2% de l’emploi non qualifié via la hausse du coût du travail. De plus, cette majoration générale pénaliserait les entreprises exportatrices, soumises à la concurrence internationale.
Une autre piste serait d’augmenter la prime d’activité. Elle présenterait un double avantage: booster le pouvoir d’achat des ménages aux revenus les plus modestes et préserver la compétitivité des entreprises. Emmanuel Macron a d’ailleurs utilisé cette mesure pour sortir par le haut de la crise des "gilets jaunes", ce qui a coûté 10 milliards d’euros à l’Etat en 2020. Problème: le calcul de cette prime est perturbé par le recours au chômage partiel dans nombre d’entreprises.
Alors comment faire? Revaloriser les salaires minimums des branches professionnelles aurait l’avantage de concerner toutes les entreprises d’un même secteur, ce qui ne fausserait pas la concurrence car elles pourraient répercuter ces revalorisations sur leur prix. De plus, il n’y aurait pas d[...]
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