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Prix des carburants: comment la hausse a changé leurs habitudes

Comment la hausse des prix du carburant a changé les habitudes de ces Français (Photo d'illustration: un homme faisant le plein de sa voiture. South_agency via Getty Images) (Photo: South_agency via Getty Images)
Comment la hausse des prix du carburant a changé les habitudes de ces Français (Photo d'illustration: un homme faisant le plein de sa voiture. South_agency via Getty Images) (Photo: South_agency via Getty Images)

TÉMOIGNAGES - Le plein augmente et toute une vie peut s’en trouver chamboulée. Face à une hausse historique des prix des carburants, les Français commencent à réfléchir à des moyens d’éviter de sacrifier leur salaire sur l’autel de la pompe.

Une volonté qui s’est déjà illustrée, à titre d’exemple, par l’augmentation de l’utilisation du covoiturage et notamment de la plateforme Blablacar: l’activité de l’application a même doublé depuis septembre, comme l’annonçait le 24 octobre à RTL Adrien Tahon, directeur de BlablaCar Daily, en passant la barre des 40.000 nouveaux inscrits dans l’Hexagone.

Mais le covoiturage n’est pas la seule option sur la table. Privilégier d’autres modes de transport, opter pour le télétravail, moins sortir ou encore carrément aller faire son plein de l’autre côté de la frontière... Le HuffPost a recueilli les témoignages d’automobilistes contraints de s’adapter pour limiter leurs dépenses en carburant.

Du “confort” de la voiture au TER

Léa, journaliste de 22 ans, a décidé de privilégier les transports en commun et notamment le TER. Habitant à La Ciotat dans les Bouches-du-Rhône, elle bénéficie du dispositif mis en place par la région Paca qui rend gratuit les transports régionaux pour les moins de 27 ans, jusqu’à la fin de l’année 2021.

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“Je travaille à Aubagne qui se situe à près de 20 minutes de chez moi, de fait je prends ma voiture. Mais depuis la hausse des prix du diesel et de l’essence, je prends le TER pour aller travailler. Je fais partie de ceux qui peuvent bénéficier de sa gratuité pendant encore quelques semaines alors j’en profite”, explique-t-elle au HuffPost. Avant cela, nous précise-t-elle, Léa n’était pas particulièrement intéressée par les transports en commun, préférant le confort et la praticabilité de sa voiture, bien que soucieuse de son impact sur l’environnement.

Quant à la suite, lorsque la gratuité prendra fin le 31 décembre, Léa pense qu’elle continuera de prendre les transports, privilégiant le bus. Même si elle n’a pas été “surprise” par cette hausse, elle se dit “agacée de dépenser autant d’argent pour ça” alors qu’elle “ne gagne pas énormément”. “J’aurais aimé pouvoir dépenser cet argent dans quelque chose qui me tient à cœur plutôt que pour remplir mon réservoir”, regrette-t-elle.

Plus de télétravail, moins de trajets en voiture

La dépense de carburant pour le trajet domicile-travail pose également souci à Manon, 27 ans, gestionnaire de paie habitant à Marseille. Elle a décidé de jouer la carte télétravail pour limiter la casse.

Le nouvel employeur de la jeune femme, tout juste embauchée après son congé maternité, lui propose de faire deux à trois jours de télétravail par semaine. Et les bureaux vont prochainement déménager à 36 km de chez elle. “J’aime être en présentiel, voir du monde, mais avec cette hausse du prix de l’essence, j’ai décidé de prendre les trois jours de télétravail qu’on me proposait. Le péage plus l’essence à l’aller et au retour, tous les jours, ça coûte une fortune!”, s’indigne-t-elle.

Un choix que la jeune maman doit faire également en comptant les dépenses en carburant de son mari, obligé de se déplacer en voiture. “Il dépense beaucoup par mois en essence. C’est devenu tellement cher qu’il lui arrive souvent de ne pas revenir à la maison pendant ses pauses de deux heures, alors qu’il n’est pas si loin, pour économiser”, nous explique Manon.

Après le Covid, le “confinement financier”

“J’essaie d’utiliser un maximum mon vélo et de faire mes courses de proximité à pied”, témoigne de son côté Anne-Cécile, 45 ans. Cette Châtelleraudaise (Vienne) dit recevoir un salaire avoisinant les 2200 euros par mois, “je suis donc considérée comme riche et chanceuse d’avoir un emploi”, souligne-t-elle. Elle ne fera pas partie des Français pouvant bénéficier du chèque “indemnité inflation” de 100 euros du gouvernement.

Toutefois “tous les jours je calcule mes dépenses et il ne me reste pas grand-chose à la fin du mois”, s’inquiète-t-elle. Et même si elle fait des efforts pour limiter l’utilisation de son auto, elle est “obligée de la prendre tous les jours”, notamment lorsqu’elle qu’elle doit emmener son fils pour ses activités extrascolaires.

Car quand on n’habite pas à Paris ou dans une grande ville, difficile de se déplacer sans véhicule. Lydie, 36 ans, vit en milieu rural dans le Tarn et est en situation de handicap. Cette hausse du carburant, elle la vit comme un “confinement financier”, nous confie-t-elle.

Je ne vais plus aller voir mon médecin aussi souvent qu’avantLydie, 36 ans au HuffPost

“Je suis obligée de me déplacer en voiture si je veux aller voir mon médecin, faire des courses, aller voir des amis. Je ne peux pas faire autrement. Sauf que le prix du carburant prend de plus en plus de place dans mon budget et je suis obligée d’annuler des sorties loisirs (shopping, repas entre amis, balade…). C’est dur moralement”, regrette-t-elle.

D’autant que cet isolement ne se limite pas aux loisirs: “Je ne vais plus aller voir mon médecin aussi souvent qu’avant”, s’inquiète la trentenaire qui estime que le chèque de 100 euros du gouvernement “n’est pas une bonne chose”. Selon elle, “cela aidera au début, mais après? Une baisse des taxes aurait été plus appropriée pour tous les petits budgets”.

Pour sauver le sien, de budget, Sacha, 25 ans, a décidé d’aller faire son plein de l’autre côté de la frontière. Habitant près de Toulouse, ce responsable de production dans une usine de masques préfère rouler jusqu’en Andorre, où le carburant est moins cher. “C’est vraiment depuis le mois de septembre que je fais ça, avec la hausse des prix en France c’est devenu plus rentable pour moi de faire un peu de route pour aller faire mon plein que de le faire près de chez moi. C’est dire”.

Selon l’Insee, 74% des actifs utilisent leur voiture pour le trajet domicile-travail. Ce mode de transport reste majoritaire à 56%, même lorsque la distance est inférieure à 2 km.

À voir également sur Le HuffPost: Sur la hausse des carburants, Macron répond à ceux qui lui demandent de baisser les taxes

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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