Prime Macron : plus l'entreprise est petite, plus elle est élevée
L'an passé, les entreprises de moins de 20 salariés ont versé une prime de partage de la valeur plus généreuse que sociétés plus grandes.
La prime Macron semble désormais là pour durer. Créée en 2019 pour répondre à la crise des gilets jaunes, cette "prime exceptionnelle de pouvoir d’achat" a été maintenue et rebaptisée "prime de partage de la valeur" en 2022.
Un quart des salariés du privé concernés
Cette mesure incitative, et non contraignante, permet aux employeurs volontaires de donner un bonus à leurs salariés. Il est exonéré de cotisations sociales pour le patron et d’impôt sur le revenu pour le travailleur (jusqu’à un plafond prévu par la loi, de 3 000 euros ou 6 000 euros maximum).
D’après le gouvernement, environ 5,5 millions de salariés ont perçu la prime dite Macron l’an dernier, soit un quart des 21 millions de travailleurs du secteur privé (ce dispositif ne concernant pas les agents de la fonction publique).
Une somme de 789 euros en moyenne
Au total, les employeurs ont versé près de 4,4 milliards d’euros de bonus selon les chiffres fournis par Gabriel Attal, ministre délégué en charge des Comptes publics, au quotidien La Tribune. C'est deux fois plus qu'en 2021.
En moyenne, les employeurs qui ont choisi d'accorder cette prime ponctuelle ont versé 789 euros par salarié. Mais dans le détail, les chiffres fournis par l’exécutif révèlent d’importants écarts entre les entreprises.
Une moyenne jusqu'à 33% plus élevée dans les micro-entreprises
En effet, les micro-entreprises, employant 9 salariés ou moins, ont distribué un montant total de 1,04 milliard d'euros à 989 000 salariés, soit 1 052 euros en moyenne par personne (+33% par rapport à la moyenne toutes entreprises confondues).
Quant à celles employant 10 à 19 personnes, elles ont alloué 379 millions d'euros à 429 000 salariés, ce qui représente en moyenne 883 euros par tête (+12% par rapport à la moyenne toutes entreprises confondues).
Des entreprises plus sensibles aux aléas économiques
D’après le gouvernement, plus de la moitié des primes de partage de la valeur ont été versées dans les TPE et PME, c’est-à-dire les entreprises employant moins de 500 personnes. Peut-être se sont-elles davantage saisies de ce dispositif car cette prime ne constitue pas une hausse de rémunération pérenne, et n’engage donc pas les finances de l’entreprise sur les moyen et long termes. Or les TPE et PME se disent plus sensibles aux aléas économiques.
En outre, les entreprises de moins de 50 salariés ne sont pas obligées de verser une participation ou de l’intéressement à leur main-d’œuvre. En versant une prime, elles pouvaient donc compenser en quelque sorte cette lacune.
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