Publicité
La bourse est fermée
  • Dow Jones

    39 807,37
    +47,29 (+0,12 %)
     
  • Nasdaq

    16 379,46
    -20,06 (-0,12 %)
     
  • Nikkei 225

    40 168,07
    -594,66 (-1,46 %)
     
  • EUR/USD

    1,0792
    -0,0037 (-0,35 %)
     
  • HANG SENG

    16 541,42
    +148,58 (+0,91 %)
     
  • Bitcoin EUR

    65 605,62
    +1 564,72 (+2,44 %)
     
  • CMC Crypto 200

    885,54
    0,00 (0,00 %)
     
  • S&P 500

    5 254,35
    +5,86 (+0,11 %)
     

Pression sur les marges dans la maintenance d'Air France-KLM

par Cyril Altmeyer

PARIS (Reuters) - Air France-KLM fait face à une pression accrue sur ses marges dans la maintenance, son plus solide relais de croissance, les constructeurs aéronautiques et les motoristes cherchant eux aussi à récupérer cette activité lucrative, a déclaré à Reuters le responsable de ce pôle.

Le groupe franco-néerlandais, qui réalise plus du tiers du chiffre d'affaires pour le compte d'autres compagnies aériennes, doit en outre compter avec la consolidation du secteur qui donne naissance à des clients au pouvoir de négociation de plus en plus fort, ce qui pèse également sur ses tarifs, a souligné Franck Terner.

"Les contrats sont constamment plus gros: on signe pour 100 ou 200 avions, c'était moins auparavant", a-t-il expliqué. "Et on voit émerger une concurrence très vive de la part des constructeurs et des motoristes qui cherchent à capturer des parts de marché."

PUBLICITÉ

Le pôle de maintenance, de réparation et d'entretien d'avions d'Air France-KLM, numéro deux mondial derrière l'allemande Lufthansa, a vu son chiffre d'affaires progresser de 18,3% à 4,012 milliards d'euros en 2015, grâce à un bond de 26,1% avec ses clients externes, alors même que les ventes de l'ensemble du groupe ont baissé de 2,6%.

Mais sa marge d'exploitation n'a progressé que de 0,2 point à 5,2% l'an passé, contre une hausse de 3,6 points pour l'ensemble, qui a réussi à sortir du rouge sur l'exercice.

Air France-KLM réalise trois types de tâches : le support des équipements des avions, la maintenance et les contrôles approfondis des avions, ainsi que les aménagements de cabines.

Dans les moteurs et les pièces détachées, le groupe réalise déjà plus de deux tiers de son chiffre d'affaires pour des clients externes et ce sont les segments les plus rentables car nécessitant moins d'heures de main-d'oeuvre que les structures d'avions.

"Il y aura une concurrence féroce entre les compagnies qui ont gardé des activités de maintenance et qui considèrent, comme Air France-KLM, que c'est une source de croissance pour le futur, et les constructeurs qui y voient une manne de rentabilité récurrente", souligne de son côté Pascal Pincemin, associé au sein du cabinet de consultants Deloitte."C'est un danger (...) : il y a des acteurs très puissants qui se disent prêts à investir pour prendre le marché de la maintenance", ajoute-t-il.

Dans les pièces détachées, Air France-KLM espère porter sa part de marché à 8% autour de 2020 contre 6%. Mais dans la maintenance des moteurs, maintenir sa part de marché actuelle à 6-7% serait déjà "très bien", estime Franck Terner.

TRAITEMENT DES DONNÉES

Air France-KLM, qui a investi 400 millions d'euros au cours de la décennie écoulée pour se moderniser, espère cependant surperformer la croissance de 4-5% par an du marché mondial de la maintenance évalué actuellement à 65 milliards de dollars (57,5 milliards d'euros) en utilisant un argument de poids : le fait qu'il gère lui-même une flotte.

La maintenance traditionnelle des avions, désormais sur des cycles plus longs, est progressivement remplacée par des services d'aide au maintien en condition de vol des appareils en cherchant à minimiser leur temps d'immobilisation.

Les avions de nouvelle génération, comme les long-courriers A350 d'Airbus et 777 de Boeing ou l'A30neo, version remotorisée du moyen-courrier européen, sont dotés de nombreux capteurs qui envoient constamment des données cruciales sur leur fonctionnement.

"Les constructeurs d'avions et motoristes, qui conçoivent ces données, sont certes très bien placés pour les analyser, mais nous, en tant qu'opérateur d'une flotte, nous savons exactement quoi en faire", a expliqué Franck Terner.

Air France-KLM travaille à des solutions pour aider ses compagnies clientes à mieux gérer la disponibilité de leur appareil, par exemple pour effectuer de la maintenance prédictive du système d'alimentation en carburant du très gros porteur A380.

"Avoir une flotte opérationnelle en adossement d'activités de maintenance, ils en font un argument marketing pour aller vendre la qualité de leur maintenance à l'extérieur", explique Pascal Pincemin, de Deloitte.

"Et l'avantage d'une compagnie aérienne par rapport à un acteur spécialisé comme Airbus, c'est qu'elle connaît à la fois les avions d'Airbus et de Boeing", ajoute-t-il.

Face à ces compagnies clientes qui se rachètent entre elles, Air France-KLM se positionne en outre pour la consolidation à venir d'un marché encore fragmenté, attentif à de nouvelles opportunités après une série d'acquisitions récentes comme celle de 50% de Tradewinds (négoce de moteurs).

(Cyril Altmeyer, édité par Jean-Michel Bélot)