Présidentielle2022: Une victoire nette mais des fractures béantes
EDITO - La victoire d'Emmanuel Macron est nette mais jamais les fractures n’ont été aussi béantes. Reconcilier les français et notamment le bloc élitaire et le bloc populaire n'aura rien d'évident tant la cassure est grande.
Seule la victoire est belle dit-on… Et pour quelques instants il ne faut pas mégoter le succès du Président sortant que beaucoup imaginaient devant être sorti mais aussi ce revival du Front Républicain que beaucoup enterraient. Car c’est cette mobilisation générale des sportifs, des soignants, des avocats, des artistes plus encore que des politiques L’extrême droite, même en jouant à chat, patte de velours et effet "Miaou" reste un repoussoir, moins virulent qu’avant certes, mais qui a pu être réactivé par l’énergie d’Emmanuel Macron. L’énergie vitale, mais sans que l’on voit poindre l’espérance. Là est sans doute le premier défi: redonner un sens, un imaginaire commun à ce pays que cette campagne a désenchanté plus encore.
Le pire certes a été évité et il faut commencer à s’en féliciter. Un succès de la droite extrême aurait plongé le pays dans un abattement rageur et une dérive mortifère qui aurait entrainé l’Europe, et même les démocraties dans son "sillage naufrage". Voter Le Pen c’était voter Poutine, qui attendait avec impatience ce renfort pour briser l’union européenne opposée unitairement à sa barbarie. Les électeurs français en dépit de la puissance du réflexe de repli et de rejet des élites à commencer par la première d’entre elles, auront donc empêché que l’on cède à cette pulsion rebello-suicidaire. Ce pays, ce vieux grand pays, a encore du ressort, et Dieu sait qu’il va lui en falloir encore !
Sans aucun doute, Emmanuel Macron a réussi là avec sa ré-election une performance que ses prédécesseurs ( Valéry Giscard d’Estaing, Nicolas Sarkozy et François Hollande) n’étaient pas parvenus à accomplir. Seuls François Mitterrand, puis Jacques Chirac grâce à la cohabitation étaient parvenus à se faire réélire en attaquant leur premier ministre.
Plusieurs boulets
Pas question cette fois de ruser avec le bilan: le chef de l’Etat a du trainer plusieurs boulets comme la suppression initiale de l’ISF, la baisse des APL, la réforme des retraites, et les petites ph[...]