Présidentielle: pour Valérie Pécresse, c'est loin d'être gagné!
EDITO - La candidate LR ne récolte pas -dans les sondages- de dividendes de sa gestion de la crise à la tête de la région Ile-de-France. Difficile de convaincre, à droite, qu'elle ferait mieux que Macron.
Valérie Pécresse au second tour? indique que ce n’est pas gagné: jusqu’ici à égalité avec Marine Le Pen (16% des intentions de vote au 1er tour), la présidente de la région Ile-de-France se fait devancer cette semaine d’un petit point par la candidate du RN, . Sa prophétie autoréalisatrice ("Je me suis levé parce qu’il fallait incarner une alternative à Emmanuel Macron") : le président sortant continue de remporter l’élection haut la main, quelle que soit son opposante. Mais elle installe le duel entre deux "candidats de la raison", comme elle le qualifie elle-même, "parce qu’à l’inverse des extrêmes, la droite républicaine peut gouverner".
Cela ne suffit pourtant pas pour construire un discours: même devant un auditoire acquis –c’était le cas lors d’un dîner du bien-pensant Cercle de la Revue des deux mondes, le 17 janvier -, la candidate peine à enclencher le turbo: "Il nous faut refaire nation", "Nous sommes un pays qui est las", "Un grand pays a besoin de respiration démocratique", "La France, comme l’Albatros de Baudelaire, n’arrive plus à s’envoler"… Et si ses propos peinent à décoller, eux-aussi, sans doute est-ce parce que son hypothèse de départ ("Le bilan d’Emmanuel Macron est clairement négatif") . Ne reconnaît-elle pas, par exemple, que le président de la République est clairement pro-business? Difficile de prétendre le contraire le jour même où l’Elysée annonce 21 projets d’investissements étrangers pour 2022...
Pécresse s'accroche à son bilan
Par contre, Valérie Pécresse s’anime quand elle met en avant sa capacité à "faire", : "Deux milliards d’économies sur un budget de 17 milliards, je l’ai fait." Notamment par le déménagement en Seine-Saint-Denis, et en supprimant 15 organismes "qui n’avaient pas une valeur ajoutée suffisante", euphémise-t-elle, polissant son côté Thatcher – ou plutôt David Cameron, car en réalité c’est le Premier ministre qui avait rayé d’un trait de plume des centaines de "machins" administratifs qui ne servaient à rien outre-Man[...]