Présidentielle en Colombie: le favori Gustavo Petro, une alternance décisive?
Dans un contexte explosif, l'ex-guérillero Gustavo Petro est le favori du second tour de la présidentielle, face au candidat populiste. The Economist révèle que le social-démocrate veut injecter plus de justice dans une économie inégalitaire.
Nombre de Colombiens aspirent au changement. Ces espoirs pourraient porter à la présidence, ce 19 juin, l'ancien guérillero . Lors du premier tour de l'élection, le 29 mai, il est arrivé en tête avec 40,3% des voix. Il est opposé pour le second tour, et c'est la surprise du scrutin, au millionnaire populiste , arrivé devant la droite traditionnelle. Il s'agit probablement de l'élection la plus importante de l'histoire récente de la Colombie. Sont en effet en jeu les institutions du pays, son modèle économique favorable aux investisseurs et l'avenir de l'accord de paix conclu en 2016 avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), qui a mis fin à un demi-siècle de guerre civile.
Surchauffe sociale
Il n'est pas exclu d'assister à une flambée de violence juste après le scrutin, tant la situation de ce pays est explosive. est plutôt en bonne forme économique, avec un PIB par tête qui est passé de 1.400 à 6.700 dollars depuis 1990. Sur la même période, la proportion de personnes en âge d'étudier entrées dans l'enseignement supérieur a presque quadruplé pour atteindre 55%. Mais la Colombie est aussi l'un des pays les plus inégalitaires du monde. Les recettes fiscales n'y représentent que 19% du PIB, contre 33% en moyenne dans les pays de l'.
C'est l'un des rares pays latino-américains à ne pas avoir procédé à une véritable réforme agraire: plus de 80% des terres agricoles privées appartiennent à seulement 1% de propriétaires fonciers, et cette concentration s'est encore renforcée ces dernières années sous la présidence d'Iván Duque, marquée par de nombreux mouvements sociaux. Cette situation explique sans doute la probable arrivée au pouvoir de Gustavo Petro, en tête des sondages depuis un an. Mais ce ne sera pas la révolution.
Elites décrédibilisées
Gustavo Petro n'a cessé de rejeter l'accusation d'être un agitateur d'extrême gauche. Ancien membre du mouvement nationaliste M-19, une scission "marxiste hétérodoxe" des Forces armées révolutionnaires de Colombie[...]
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