L'Irak et l'Iran ont signé mercredi 14 protocoles d'accord pour renforcer leur coopération et consolider des liens déjà stratégiques, en présence du président iranien Massoud Pezeshkian qui a choisi Bagdad pour sa première visite à l'étranger depuis son élection.
Illustrant l'entente sur le volet régional, le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani a assuré que l'Irak et l'Iran rejetaient une "extension" de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas palestinien.
Allié incontournable de l'Irak, l'Iran jouit d'une forte influence auprès des principaux partis politiques chiites irakiens, mais aussi des groupes armés, les ex-paramilitaires du Hachd al-Chaabi, désormais enrôlés dans l'appareil sécuritaire.
Mais le gouvernement irakien maintient dans le même temps des relations stratégiques avec l'allié américain, notamment sur le plan militaire.
M. Pezeshkian a été accueilli par M. Soudani à l'aéroport de Bagdad, où il s'est ensuite recueilli devant un mémorial dédié au général iranien Qassem Souleimani et un influent commandant du Hachd, tous deux tués sur ce site en 2020 par un drone armé américain.
Quatorze protocoles d'accord ont été signés en présence des deux dirigeants, notamment dans le domaine de l'éducation mais aussi l'agriculture, et des ressources naturelles.
"Nous avons discuté de plans stratégiques et sur le long-terme, qui mèneront à une plus grande coopération entre les deux pays", s'est félicité M. Pezeshkian.
M. Soudani a lui salué un déplacement constituant "un moteur pour les relations bilatérales".
- "Extension du conflit" -
La visite de trois jours mènera le président iranien dans les villes saintes chiites de Najaf et Kerbala (centre) et dans la région autonome du Kurdistan (nord) qui entretient avec Téhéran des relations parfois tendues.
Ayant pris ses fonctions fin juillet, M. Pezeshkian s'est engagé à consolider les relations avec ses voisins, afin d'atténuer l'isolement international de l'Iran et limiter l'impact des sanctions américaines sur son économie.
"L'Iran a besoin du marché irakien pour ses exportations, tout comme il a besoin des importations énergétiques irakiennes", selon le politologue irakien Ali al-Baidar.
L'Iran subit depuis des années des sanctions occidentales, en particulier après le retrait unilatéral des Etats-Unis, ennemi juré de Téhéran, de l'accord international sur le nucléaire iranien en 2018 sous le présidence de Donald Trump.