Yahoo Finance Précarité étudiante : "Je payais mon loyer le 5 du mois, et le 10 je n’avais plus un rond sur mon compte"
En cette rentrée 2023, les organisations étudiantes s’alarment d’une hausse sans précédent du coût de la vie pour les étudiants, qui voient leur pouvoir d’achat se tasser encore davantage. Une étude de l’organisation Cop1 révèle que 50% des étudiants ont un reste à vivre inférieur à 100 euros (dont la moitié a moins de 50 euros) pour vivre après déduction du loyer et des charges.
Amine a atterri en 2021 à Paris où il ne connaissait personne. Grâce à un ami d’ami, il a fini tant bien que mal par trouver un studio de 12 mètres carrés pour un loyer mensuel de 600 euros charges comprises. Ses économies ont fondu en l’espace de trois mois. “Je payais mon loyer le 5 du mois, et le 10 je n’avais plus un rond sur mon compte”, se souvient-il. Dès lors, hors de question de tomber malade ou de subir un imprévu qui lui imposerait des frais supplémentaires : “J'étais littéralement en apnée.”
Pour tenir dans la galère, il est parvenu à trouver un job étudiant qui le fait travailler après ses cours de 19 heures à 2 heures du matin, trois fois par semaine. Il surveille ses dépenses à la loupe, renonce au shopping et aux nombreux produits alimentaires qu’il ne peut pas s’offrir, et multiplie les associations étudiantes “pour sécuriser”. Parmi elles, StudHelp, chez qui il a trouvé, au-delà d’une aide alimentaire, un “véritable soutien social”.
Car au-delà de la précarité financière, “c’est surtout la détresse psychologique qui tue. Tu te sens seul, livré à toi-même, perdu dans une ville tu ne connais (...)
