Pourquoi le nouveau Vivendi voulu par Yannick Bolloré prend autant de retard
Au cœur de la stratégie de Yannick Bolloré, le rachat de Lagardère et de sa filiale Hachette Livre, comme la vente d’Editis qui en découlerait, sont scrutés de près par l’antitrust européen. La partie de poker tourne au bras de fer.
Un grand numéro d’équilibriste: en présentant, mercredi 8 mars, les résultats de Vivendi, le président du conseil de surveillance Yannick Bolloré et celui du directoire Arnaud de Puyfontaine ont dû manœuvrer tout en souplesse. Le chiffre d'affaires progresse de plus de 10% à 9,6 milliards d'euros. Le résultat net hors Telecom Italia est en hausse de plus de 19%, mais le résultat consolidé est en perte de 1 milliard en raison de la déconsolidation de l'opérateur italien. Le vrai challenge est ailleurs: mettre en avant la bonne croissance des filiales Havas et Canal+, souligner les transformations de Prisma Media dans la presse et de Gameloft dans le jeu vidéo, tout en tentant de faire oublier l’éléphant dans la pièce, Editis.
La branche édition du groupe pèse certes moins de 10 % de son chiffre d’affaires, mais elle accapare une grosse partie du temps de ses dirigeants. Et conditionne l’émergence du nouveau Vivendi, voulu par Yannick Bolloré et enclenchée l’été dernier.
Commission pointilleuse
Désormais installé au siège parisien près de l’Etoile, dans le bureau autrefois occupé par son père, le fils aîné de Vincent Bolloré mène les affaires en étroite collaboration avec Arnaud de Puyfontaine. Ces derniers jours, les deux hommes ont encore multiplié les échanges avec la Commission européenne pour tenter de satisfaire ses exigences sur l’acquisition de Lagardère et de sa filiale Hachette Livre, numéro un français de l’édition.
L’antitrust européen, qui a ouvert une enquête approfondie, s’est donné jusqu’au 23 mai pour se prononcer sur l’opération, qui obligerait le groupe à se séparer d’Editis. Bruxelles soupçonne Vivendi d’avoir commencé à influencer la stratégie de Lagardère. Et tique tant sur les remèdes proposés par le groupe, avec son projet de distribution-cotation, que sur le nom des repreneurs d’Editis.
Daniel Kretinsky, Québécor ou Reworld Media
De leur côté, les équipes de Yannick Bolloré ont tenté ces dernières semaines de faire monter les enchères entre le[...]
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