Pourquoi cette note d'analyse énerve beaucoup Emmanuel Macron
DECRYPTAGE- Le moment clé de l'interview d'Emmanuel Macron accordé à Challenges, celui ou l'on bascule de la séquence industrie à la séquence politique est la question sur la note de Fitch. Voici pourquoi cette agence de notation énerve beaucoup le président de la République.
Dans son interview-fleuve accordée à Challenges, le président de la République a très vivement réagi à l'énoncé d'une simple question: "Sur la base du constat qu’il est difficile de réformer le pays, Fitch a dégradé la note du crédit de la France. Cela vous trouble ?" La réponse est sobre, mais pas le body language. Car c'est le moment précis ou Emmanuel Macron a tombé la veste et retroussé ses manches. Le moment précis ou l'interview, censée être centrée sur la "séquence réindustrialisation" bascule dans la politique. Le regard est transperçant et le rythme d'élocution s'accélère sur le mode "on va voir ce qu'on va voir".
Objectif volontariste
D'abord, le président fixe son objectif: "Embarquer le pays sur un agenda et de partager la nécessité de réformes utiles pour bâtir notre indépendance. Je veux un modèle plus juste, qui corrige les inégalités de départ plutôt que d’en corriger les effets a posteriori. La difficulté à réformer n’est pas insurmontable."
Puis il s'inscrit en faux contre ceux qui laissent entendre qu'il n'a finalement pas tellement réformé le pays à cause de l'absence de majorité absolue à l'Assemblée nationale: "Dans l’année qui vient de s’écouler, on a fait passer des lois sur les énergies renouvelables, sur le nucléaire, sur l’assurance-chômage et, maintenant, sur les retraites... France Travail arrive, qui va nous permettre de mieux accompagner les bénéficiaires du RSA et de les ramener à l’emploi, mais aussi de mieux répondre aux besoins de recrutement des entreprises." Puis viennent celles qui sont lancées: "Après l’apprentissage, nous nous attelons à la réforme du lycée professionnel. Elle est, dans mon esprit, aussi importante que celle des retraites. Nous continuerons à réformer. L’enseignement supérieur, l’industrie verte, l’énergie… L’agenda est chargé."
Quand le ton monte...
Une petite relance, non restranscrite, pour revenir sur la note de l'agence de notation Fitch, et le ton monte d'un cran:
"L’essentiel est de garder le cap. Co[...]
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