Pourquoi l’Etat et les collectivités roulent moins vert que promis
L’État et les collectivités territoriales souffrent comme les particuliers de délais de livraison à rallonge et d’une offre réduite en matière de véhicules électriques. Résultat, les objectifs de verdissement du parc roulant n’est pas tenu.
André Comte-Sponville rappelle que la vertu s’apprend davantage par l’exemple que par les discours et les livres. Voilà pourquoi les services de l’Etat et les collectivités locales ont voulu s’astreindre à la même discipline que celle demandée aux entreprises du privé. A savoir, respecter un quota de voitures “propres” lors du renouvellement de leurs flottes de véhicules.
La condition n’est hélas pas toujours facile à remplir, tant parce que les véhicules électriques ou hybrides rechargeables ne répondent pas à tous les besoins professionnels, que parce que leur prix et les délais de livraison font obstacle à leur diffusion.
L’Etat impose aux entreprises des quotas de verdissement de sa flotte automobile qu’il ne respecte pas lui-même
Pour autant, les activistes de Transport & Environnement (T&E) ne s’attendaient pas à un tel écart entre la réalité et les quotas fixés par la loi d’orientation des mobilités de 2019, renforcée en août 2021 par la loi Climat et Résilience. Même le garage de l’Élysée (pourtant bien en vue des caméras de télévision) ne parvient pas à atteindre l’objectif légal de 50 % de modèles électrifiés (hybrides ou purement électriques). Selon T&T, près de 87 % des administrations publiques ne respectent pas le quota.
Pour arriver à ce constat, T&E a comparé les fichiers d’immatriculation des véhicules et des entreprises. Car si la LOM ne prévoit aucune sanction pour les organisations qui ne seraient pas dans les clous, elle les oblige à rendre publics leurs achats. L’auteur de l’étude, Léo Larivière conclut “à un échec généralisé de la loi”. Sur les six véhicules acquis par l’Élysée au cours de l’année 2022, les hybrides rechargeables sont au nombre de deux. Les électriques brillent par leur absence. Le ministère de l’Intérieur n’aurait immatriculé que 2,7 % d’hybrides rechargeables et d’électriques. Rappelons toutefois que les véhicules utilisés par les services d'urgence ne sont pas concernés par la loi.
Avec son SUV DS 7 hybride rechargeable[...]
Lire la suite sur challenges.fr