Publicité
La bourse est fermée
  • Dow Jones

    39 807,37
    +47,29 (+0,12 %)
     
  • Nasdaq

    16 379,46
    -20,06 (-0,12 %)
     
  • Nikkei 225

    40 168,07
    -594,66 (-1,46 %)
     
  • EUR/USD

    1,0793
    -0,0036 (-0,33 %)
     
  • HANG SENG

    16 541,42
    +148,58 (+0,91 %)
     
  • Bitcoin EUR

    65 681,20
    +1 470,29 (+2,29 %)
     
  • CMC Crypto 200

    885,54
    0,00 (0,00 %)
     
  • S&P 500

    5 254,35
    +5,86 (+0,11 %)
     

Pourquoi l'automobile française broie du noir

L'année 2012 a été mauvaise pour le marché automobile européen. Surtout pour la France et... les constructeurs français !

automobile-immatriculations en Europe

L'an dernier, il s'est vendu un peu plus de 12,5 millions de voitures particulières en Europe, d'après les chiffres provisoires de l'Association des constructeurs automobiles européens (ACEA) : cela représente une chute de 7,8% par rapport à l'année 2011. En queue de peloton figurent sans grande surprise la Grèce, où les ventes de véhicules ont plongé de 40,1%, et le Portugal (-37,9%). Parmi les quatre premiers marchés en Europe, les seuls à dépasser le million de ventes annuelles, on observe une très nette dichotomie. D'un côté, l'Italie et la France souffrent beaucoup avec des marchés respectifs en baisse respective de 19,9% et de 13,9%; de l'autre, on trouve l'Allemagne, premier marché européen, qui résiste beaucoup mieux (-2,9% seulement) et le Royaume-Uni qui s'offre le luxe d'afficher une hausse des ventes de 5,3%, dépassant le cap des 2 millions d'unités, que le marché français vient de franchir à la baisse.


Allemagne : 1 - France : 0

Dans le marché automobile français, peut-être encore plus qu'ailleurs, on voit ainsi la confrontation entre les deux bords du Rhin tourner à l'avantage de nos voisins teutons. Bien évidemment, la mauvaise tenue du marché français, tant en termes absolus que relatifs à l'Allemagne, pénalise les constructeurs hexagonaux, qui contrôlent encore 53,55% de leur marché domestique en 2012. Mais le plus grave, c'est que même sur leur propre marché déjà, Renault et Peugeot-Citroën abandonnent des parts de marché à la concurrence ! Et tandis que leurs ventes s'effondrent en France de 22,1% et 19,4%, certaines marques étrangères leur tiennent la dragée haute : +3,8% pour BMW, +4,7% pour Audi et +9,2% pour Mercedes. Alors que la crise est souvent mise en avant pour justifier les revers du secteur automobile, on voit bien que les marques de prestige continuent d'afficher des performances appréciables, ce qui est vrai en France se vérifiant à peu près à l'échelle européenne. Mais l'autre segment qui se comporte bien est celui du low cost. En témoigne la performance à contre-courant de Hyundai, qui a vu l'an dernier ses ventes grimper de 42,2% en France et de  9,4% en Europe : un dynamisme qui justifie les espoirs du constructeur coréen, actuellement quatrième mondial, de détrôner un jour le leader Toyota.


Un positionnement inadéquat

En résumé, les acheteurs qui ont les moyens de continuer à s'offrir des voitures démontrant un statut social préfèrent des marques plus connotées luxe... et souvent allemandes. Quant à ceux qui ont une vision utilitaire de l'automobile, qui la vivent comme un besoin, ils sont sensibles au prix plus qu'à la possession du véhicule : il peuvent opter pour le low cost, l'achat de véhicules d'occasion, voire la location en libre-servicequ'offrent aujourd'hui certaines métropoles. Un des problèmes de l'automobile française est justement d'être rester trop focalisée sur cet entre-deux qu'est le milieu de gamme, le segment qui souffre le plus et devrait continuer à être malmené.


Exportations en berne

L'autre problème est la difficulté des constructeurs français à exporter. En effet, si l'on se place au plan mondial, l'automobile reste un secteur en croissance : dans une analyse récente, la Banque Scotia prévoit une expansion de 4% du marché mondial en 2013, qui pourrait représenter 64,7 millions de véhicules cette année, notamment grâce à une progression de plus de 10% en Chine. Et là revient le sempiternel problème de l'industrie française : sa difficulté à exporter. Encore une petite comparaison avec l'Allemagne pour se faire mal : alors que le solde commercial allemand en matière automobile était positif de 103 milliards d'euros en 2010, soit un quasi-doublement depuis 2000, celui de la France est négatif depuis 2008 (-5 milliards en 2010). La part des Allemands dans les exportations mondiales représente 19,5%, contre 4,9% pour les Français, qui font désormais moins bien que les Coréens et même que les Mexicains. Décidément, l'automobile française a vraiment de quoi faire grise mine.

Emmanuel Schafroth

Lire aussi
L'économie mondiale en 2013: entre espoir et incertitude
La France est-elle en train de manquer la troisième révolution industrielle ?