Pourquoi la filière française de la pomme de terre de fécule est en péril
Inconnue ou presque du grand public, la pomme de terre de fécule revêt pourtant une importance stratégique pour notre pays. Elle ne se mange pas directement, mais son amidon, contenu en grande quantité, sert à de multiples applications : pour l’industrie agroalimentaire, pharmaceutique (dans la composition du Doliprane et de l’Advil), cosmétique (rouge à lèvres), papetière et pour la production de bioplastiques en plein essor. Malgré des débouchés d’avenir, le secteur féculier français est en péril. « Alors que la filière se remet difficilement d’une crise post-Covid où les prix se sont effondrés, elle a essuyé de plein fouet une crise climatique qui a fait plonger les rendements à des niveaux jamais atteints », alerte Geoffroy d’Evry, le président de l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT).
Résultat : la production a baissé de 28 % en un an. Avec des revenus en berne et des coûts énergétiques qui explosent, les agriculteurs ne sont guère motivés à planter cette pomme de terre moins rémunératrice que les autres.
Le gouvernement fait la sourde oreille
Les surfaces ont déjà reculé de 12 % en 2022, à 20 270 hectares, et devraient chuter à 17 000 hectares cette année puis à 15 500 en 2024, selon les prévisions. À ce rythme, impossible, selon les professionnels, de maintenir les deux dernières féculeries françaises en activité : Tereos à Haussimont (Marne) et Roquette à Vecquemont (Somme). Ils demandent une aide au gouvernement depuis plusieurs mois...