Comment et pourquoi le CAC 40 peut et doit "partager sa valeur"
TRIBUNE- Le débat sur le "partage de la valeur" porté par le parti présidentiel arrive au moment ou les grandes entreprises françaises annoncent d'excellents résultats et mettent en avant ce thème dans leur communication. Bénédicte Hautefort (Scalens) revient sur les données de ce sujet, à la fois technique et politiquement explosif.
Février est le mois où les entreprises annoncent leurs résultats financiers. Dans le même temps le partage de la valeur, promesse de campagne du candidat Emmanuel Macron en 2022, revient sur le devant de la scène. "Quand les dividendes versés sont 20% supérieurs à ceux versés en moyenne sur les cinq dernières années, alors il doit y avoir une super participation versée aux salariés", avait annoncé l’eurodéputé Pascal Canfin.
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Augmenter le retour à l'actionnaire?
20% de croissance du retour à l’actionnaire? Nous y sommes. Toute la question va être de choisir la base de calcul: intègre-t-on, ou pas, les rachats d’actions record effectués en 2022? Hors de France, ils font partie du calcul des sommes revenant aux actionnaires ; en France, ce n'est pas aussi net, et la barre ne sera donc pas forcément franchie. Un point un peu technique absent de la sphère médiatique, mais qui pourrait bien changer la donne. Si la base de calcul reste le dividende, la "super participation" restera à la discrétion des entreprises et le débat initié depuis six mois n’aura rien changé aux règles obligatoires. En revanche, il aura imposé dans le dialogue social le sujet du partage de la valeur, auquel les entreprises françaises répondent surtout par l’actionnariat salarié, bien plus efficace
Profits au plus haut
Les profits dégagés sont cette année au plus haut, signe de bonne santé de notre économie. On s’y attendait pour les secteurs pétrole, gaz et charbon ; depuis septembre, ils sont ciblés par l’Europe comme "superprofits" et concernés par la taxe européenne, la "contribution temporaire de solidarité". TotalEnergies devrait contribuer pour 2 milliards d’euros. On s’y attendait aussi pour le secteur de l’armement, qui lui n’est pas concerné par cette taxe. Dassault, Safran, Airbus sont en croissance de près de 25%, portés par les commandes publiques. Thales n’a pas encore publié ses chiffres.
Effet Uk[...]
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