Pollueur payeur : les constructeurs vont casquer pour recycler
Dorénavant soumis au principe du “pollueur payeur”, les constructeurs doivent s’assurer que leurs autos en fin de vie échouent dans des centres de recyclage agréés. Une manière de promouvoir la pièce de réemploi, synonyme d’emplois, de pouvoir d’achat et d’économie d’énergie.
Les pièces d’occasion vendues par les centres de véhicules hors d’usage (VHU) agréés par l’État valent “jusqu’à 70% moins cher” que le neuf, fait valoir la filière des recycleurs. Le rabais est moins conséquent que les pièces de carrosserie exposées aux chocs, tels que pare-chocs ou rétroviseurs. Il n’empêche qu’on peut trouver un phare de Renault Clio parfaitement fonctionnel 50% en dessous du prix du neuf. Le moteur entier est quant à lui proposé à 2.000 euros après 60.000 km, contre 7.000 euros en neuf.
Tels sont les ordres de prix qu’on trouve sur les plateformes de vente en ligne de pièces auto d’occasion ouvertes aux particuliers comme aux professionnels, ces fameuses pièces de réemploi (PRE) issues de l’économie circulaire (PIEC). Avant même le retour de l’inflation et l’accélération de la baisse du pouvoir d’achat, le succès était déjà au rendez-vous pour ces France Casse, Opisto, Reparcar et autres Careco, Back2Car, GPA et Ovoko. Car le canal de l’occasion constitue une excellente alternative à la hausse des tarifs des pièces de carrosserie automobile, que les Français paient en moyenne 20 à 25% plus cher que leurs voisins européens.
L’envolée des prix des pièces neuves popularise le recours aux pièces de réemploi certifiées conformes
“Le prix des pièces neuves a plus que doublé en l'espace de 20 ans et a encore augmenté de 6,4% en un an”, observe Johan Branca, co-fondateur d’Opisto. Selon l’association SRA, la hausse était de 8,5% sur la seule année 2020. La hausse des matières premières et du coût du transport n’explique pas tout : protégés par une réglementation nationale qui préserve leur monopole sur la distribution des pièces dont ils ont déposé le dessin (portières, ailes, capots, phares et vitrage), les constructeurs français sont ceux qui pratiquent les hausses de prix les plus importantes d’Europe.
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