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Plutôt familial et méridional: le Renseignement territorial décrit le mouvement anti-pass

Un opposant au  pass sanitaire et à la vaccination manifeste avec d'autres soignants devant l'hôpital de la Timone à Marseille, le 5 août 2021 - Christophe SIMON © 2019 AFP
Un opposant au pass sanitaire et à la vaccination manifeste avec d'autres soignants devant l'hôpital de la Timone à Marseille, le 5 août 2021 - Christophe SIMON © 2019 AFP

De semaine en semaine, non seulement le mouvement anti-pass sanitaire ne désarme pas, mais il semble même se pérenniser. Et la décision du Conseil constitutionnel ce jeudi, qui a validé ce jeudi les grandes lignes du projet de loi sanitaire portant notamment sur l'extension de l'application du dispositif, tout en censurant certaines de ses mesures, ne devrait pas changer la donne.

Ainsi, on prévoit l'organisation de 140 cortèges dans l'ensemble du pays pour le samedi à venir, selon les informations tirées d'une note dressée mercredi par le Renseignement territorial, outre les quatre manifestations parisiennes d'ores et déjà déclarées en préfecture.

Le phénomène s'installant dans la durée, la composition sociologique de cette contestation est de mieux en mieux connue des autorités. BFMTV a pu prendre connaissance ce jeudi de deux notes du Renseignement territorial, l'une en date du samedi 31 juillet - quand plus de 200.000 personnes avaient défilé contre le Pass sanitaire en France - l'autre datant de ce mercredi même. Ces documents détaillent les profils qui font l'essentiel de ces cortèges, et égrènent les prévisions des services pour les manifestations de ce samedi.

Des familles, quelques militants et des gilets jaunes isolés

La note du 31 juillet remarque d'abord que les familles accompagnées d'enfants et d'adolescents sont majoritaires parmi ceux-ci. Elle évoque également des manifestants, qu'elle qualifie de "lambdas", inconnus du Renseignement territorial comme de la police. En revanche, le texte relève peu de gilets jaunes, chiffrant la présence de ces derniers à moins de 10% des manifestants. Si des gilets jaunes ont pu être impliqués dans des incidents ayant émaillé les mobilisations récentes, la note de mercredi indique qu'ils sont peu suivis par les autres manifestants.

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L'observation est d'autant plus significative qu'une étude précédente, remontant au 26 juillet dernier, émise par le service central du même Renseignement territorial comparait les deux mobilisations. On y soulignait quelques similitudes entre gilets jaunes et anti-pass, comme une structuration autour de gens jusqu'alors peu habitués à manifester.

"À l'instar des gilets jaunes, plus le conflit va durer, plus le risque est grand que les plus déterminés et radicaux parviennent à prendre le contrôle", affirmait de surcroît le rapport qui admettait toutefois que les deux mouvements semblaient déjà suivre une courbe inverse: l'érosion du nombre des gilets jaunes avait été nette au fil des mobilisations, tandis que celui des anti-pass va dans le sens de son renforcement.

Tandis que la note en date du 31 juillet repérait déjà la présence de quelques membres de l'ultra gauche, notamment à Nantes - notamment autour de l'organisation "Nantes révoltée" - mais aussi de membres d'ultra droite, souvent liés à l'association Civitas, les services s'attendent encore à des "cortèges hétéroclites" ce samedi: beaucoup de familles avec enfants, à nouveau, mais aussi des soignants, des militants catholiques, des gilets jaunes, des éléments radicaux issus de l'ultra droite et de l'ultra gauche. Une hétérogénéité qui, posent les autorités, ne permet d'ailleurs pas l'émergence d'un leader.

Un mouvement plus fort dans le sud

Une fois établi ce portrait politique un peu impressionniste du mouvement, ou plutôt ces portraits, le Renseignement territorial a cherché à connaître la partie du pays où il prend le mieux. Il s'avère que c'est dans le sud que la mobilisation a été la plus forte pour le moment: 60% des manifestants se trouvaient sous la ligne tracée par la Loire. De plus, les manifestations les plus importantes ont eu lieu dans la France méridionale: 13.000 personnes à Montpellier, 13.000 personnes à Toulon.

Si le ministère de l'Intérieur en avait certe décomptées 14.250 à Paris samedi sur les coups de 18h, la disproprotion entre la population parisienne et celles des deux premières communes étaye bien le succès de la protestation dans le sud.

Le rapport suggère une explication. Il s'agit là de zones où l'épidémie repart (le taux d'incidence de l'épidémie est actuellement de 603,5 cas pour 100.000 habitants dans l'Hérault et de 540,8 dans le Var), où l'on impose à nouveau le port du masque à l'extérieur. Un nouveau tour de vis sanitaire selon l'expression consacrée qui provoque un sentiment de lassitude.

Le Renseignement table sur la stabilité du mouvement

Entre le 24 juillet et le 31 juillet, l'effectif de la mobilisation était passé - au plan national - de 161.000 à 204.000 environ. Pour samedi prochain, la note rédigée mercredi comprend dans une fourchette allant de 150.000 et 200.000 personnes le nombre de manifestants auquel on peut s'attendre pour l'ensemble du territoire, dont 10.000 à Paris. Et le document confirme la bonne santé de la protestation dans le sud. Ainsi, le Renseignement territorial table, pour ce samedi, sur plus de 10.000 manifestants à Montpellier, plus de 8000 à Toulon, 6000 à Bordeaux, 5000 à Perpignan, 5000 à Nice, 5000 à Mulhouse, 4000 à Nantes, Colmar, ou encore Annecy, 3000 à Bayonne et Pau.

Une mobilisation qui, si elle venait à se confirmer, resterait donc stable, dessinant une forme de plateau. Et qui pourrait durer jusqu'à la fin du mois d'août selon le Renseignement territorial.

D'après les auteurs du document le plus récent, les manifestations de samedi prochain devraient se dérouler dans un "esprit bon enfant", avec toutefois de possibles incidents à Bordeaux, Nantes, et aussi à Rouen, et d'éventuels blocages de centres commerciaux et d'un vaccinodrome. Enfin, des tensions peuvent survenir ponctuellement entre manifestants, en raison de la présence d'éléments plus radicaux.

Article original publié sur BFMTV.com