Plan d'organisation du travail: Carrefour doit verser 18 millions d'euros à la CGT
Carrefour a été condamné ce mardi 13 juillet à verser 18 millions d'euros à la CGT pour ne pas avoir respecté la suspension d'un projet contesté d'organisation du travail.
Carrefour a été condamné à verser 18 millions d'euros à la CGT par le tribunal d'Evry (Essonne), pour le non-respect d'une ordonnance judiciaire dans le cadre du déploiement de son projet contesté d'organisation du travail. Le géant français de la distribution a déclaré mercredi vouloir faire appel de cette décision datée de mardi.
En raison des "difficultés" rencontrées par Carrefour pour exécuter une première injonction de novembre 2020 de suspendre provisoirement le déploiement de ce plan appelé "TOP", le tribunal d'Evry a ordonné le paiement de cette somme "au titre de la liquidation de l'astreinte provisoire", selon son ordonnance consultée mercredi par l'AFP. "C'est une condamnation exemplaire. La justice n'a pas tremblé", s'est félicité l'avocat de la CGT Karim Berbra, estimant que "Carrefour s'est senti tout puissant et n'a pas respecté la première décision de justice".
En octobre 2020, la CGT, 3e organisation syndicale du groupe derrière FO et la CFDT, avait assigné Carrefour Hypermarchés devant le juge des référés pour suspendre la mise en place d'un plan de réorganisation du travail. Ce projet a été lancé par le patron de Carrefour France, Rami Baitieh, qui le présentait en décembre 2020 dans le média spécialiste de la grande distribution LSA comme un moyen de "gommer les irritants pour satisfaire la clientèle" en magasin, en sortant "de la logique par rayon". "Pour schématiser, cela découpe le travail en trois équipes, une qui est en charge de la mise en rayons, une qui s'occupe du contrôle des prix et une qui a la charge de la réserve", détaille à l'AFP Sylvain Macé, délégué CFDT. "Le gros danger est que cela assigne un certain nombre de personnes aux tâches les plus pénibles", en l'occurrence la mise en rayon des produits.
Pour la CGT, qui réclame son abandon, il s'agit "d'un projet de régression sociale et d'atteinte à la santé et la sécurité des travailleurs".
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