Ce qui plaît aux expatriés au Royaume-Uni
Après trente minutes d’échange avec un groupe d’Italiens expatriés au Royaume-Uni, un constat saute aux yeux : dans l’ensemble, ils sont plus positifs que les enfants du pays. “Je suis chez moi, ici, assure Marco. Maintenant que j’ai la nationalité britannique, je me sens parfaitement à ma place.” Il apprécie même (plutôt) les politiques anglais : ils haussent rarement la voix et sont un peu plus polis qu’en Italie.
Si, depuis quelques années, le Royaume-Uni est secoué par des débats, parfois houleux, sur la question de l’immigration – clandestine ou non –, très peu de chercheurs se sont intéressés au ressenti de ceux qui en ont fait leur pays d’adoption.
Pour y remédier, The Times s’est associé à Public First, cabinet de conseil spécialisé dans les enquêtes d’opinion et l’évaluation des politiques publiques. Ensemble, nous avons interrogé trois groupes d’expatriés arrivés récemment d’Italie, de Roumanie et de Hong Kong, qui ont tous effectué – ou comptent effectuer – une demande de naturalisation. L’an dernier, les Italiens étaient le peuple européen le plus représenté parmi les immigrés à recevoir un passeport britannique, suivis par les Roumains. Les Hongkongais sont également très nombreux à s’installer au Royaume-Uni depuis que Londres leur a ouvert les bras à la suite de la répression imposée par Pékin.
Mais que pensent-ils de la vie ici, des services publics dont nous nous plaignons tant, et de la vie politique, dans ce pays où l’enjeu migratoire occupe désormais une place centrale ?
“Les gens sont très accueillants”
Cornel est arrivé au Royaume-Uni il y a quelques années, après plus de vingt ans à conduire un taxi en Roumanie. Il apprécie tout particulièrement la gentillesse des Britanniques – même avec les inconnus –, qui a fortement pesé dans sa décision de s’installer ici.
Reconverti chauffeur-livreur, il a été stupéfait par la bienveillance des clients. “En ouvrant leur porte, ils me saluaient tous d’un : ‘Bonjour, comment allez-vous ?’ Dans mon pays, ça n’arrive pas souvent, c’était un gros changement.” C’est ce qui l’a décidé à rester.
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