Comment le piratage d’un satellite peut virer au désastre

Le piratage test d’un satellite de l’agence spatiale européenne par une équipe du groupe Thales rappelle toute l’importance d’un réseau spatial sécurisé et des risques que l’on encourt en cas d’attaque.

Une expérience qui fait du bruit. Ce 27 avril, une équipe de hackers éthiques du groupe français Thales ont démontré qu’ils ont été en capacité de prendre le contrôle d’un satellite lors CYSAT, un événement européen dédié à la cybersécurité dans l’industrie spatiale. L’appareil est bien en orbite autour de la terre et appartient à l’ESA, l’agence spatiale européenne.

L’ESA avait lancé un concours, auquel plusieurs entreprises ont participé pour trouver les failles dans l’un de leurs engins spatiaux. Après deux mois de travail, l’équipe de Thales est parvenue à compromettre l’appareil, allant jusqu’à modifier les images captées et masquer certaines zones géographiques. Un certain périmètre de sécurité était naturellement exigé pour ne pas mettre en danger des citoyens au sol.

Mais en cas d’opération malveillante, les hackers n’auront probablement aucune limite « éthique ». Le 24 février dernier, la Russie lance son invasion totale de l’Ukraine et perturbe intentionnellement le réseau du satellite Ka-Sat, utilisé pour les communications de l’armée ukrainienne, mais aussi par d’autres entreprises en Europe. Des modems tombent en panne en France ainsi que des éoliennes en Allemagne. Si notre connexion internet provient massivement des câbles internet, de nombreuses infrastructures professionnelles travaillent uniquement grâce aux satellites.

« La frontière est beaucoup plus grise entre les missions des satellites désormais.

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