Que peut-on espérer de la conférence des Nations Unies sur l’eau ?
L’eau est le grand oublié des conférences onusiennes. Plus de deux milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau mais le monde regarde ailleurs. La conférence qui débute tout à l’heure à New York est historique. Les ONG espèrent que l’eau prendra enfin sa juste place dans l’agenda international.
Il y a encore quelques jours les ONG espéraient qu’Emmanuel Macron se rendrait à la Conférence des Nations Unies sur l’eau qui débute cet après-midi à New York et se termine vendredi 24 mars. In fine, le président a préféré rester à Paris. Dommage, car l’eau est un sujet structurant, plus important encore que celui de la réforme des retraites. C’est le ministre de la Transition Ecologique Christophe Béchu qui représentera la France. Cette conférence new-yorkaise qui réunit 6.500 délégués est historique car c’est seulement la deuxième organisée sous l’égide de l’ONU. La précédente s’était déroulée à Mar Del Plata (Argentine) en… 1977. Pourquoi un tel délai ? "L’enjeu de l’eau est global mais reste un sujet local", constate Benjamin Gestin, directeur général d’Eau de Paris. Il existe près d’une trentaine d’agences onusiennes qui traitent de l’eau comme l’OMS ou la FAO. Mais aucune n’est dédiée spécifiquement à ce sujet. Cet éparpillement des responsabilités est regrettable car il empêche de créer du consensus. Résultat, les projets ont parfois du mal à trouver des financements. "L’eau est un angle mort de la diplomatie internationale", déplore Sandra Métayer, coordinatrice de la Coalition de l’eau.
Conflits frontaliers
La Conférence des Nations-unies est organisée par les Pays-Bas et le Tadjikistan. L’intérêt de La Haye pour les problématiques de l’eau n’est pas une surprise. Depuis des siècles, les Pays-Bas construisent des digues et luttent contre les inondations. En 1953, un raz de marée avait provoqué la mort de 1.835 personnes et même plus de 2.500 si on y intègre les disparus originaires de Belgique. L’origine de l’autre pays co-organisateur de la Conférence peut en revanche surprendre. D’autant que le Tadjikistan est considéré comme un pays hydro-dominant.
Il veut devenir le château d’eau de l’Asie centrale. Problème, le Kirghizistan a la même ambition. Chacun veut construire des barrages ce qui crée des crispations des deux côtés de la frontière. En septembre[...]
Lire la suite sur challenges.fr