Perl réconcilie logement social et rentabilité
En vingt ans, la filiale de Nexity est devenue le leader de l’usufruit locatif social. Une formule qui séduit les investisseurs, les municipalités et le monde HLM.
Sur la vingtaine de sociétés qui ont décidé de devenir "entreprises à mission", le secteur immobilier est bien représenté, avec Novaxia, expert de la transformation de bureaux en logements, Réalités, promoteur nantais, et Perl, spécialiste de l’usufruit locatif solidaire. Cette filiale de Nexity a en effet profité de la loi Pacte de 2019 pour faire publiquement état de sa raison d’être et de ses objectifs environnementaux et sociaux. Des visées qui prennent encore plus de sens avec la crise sanitaire, les ambitions écologiques nationales et le mal-logement.
Selon la Fondation Abbé Pierre, la France comptait en 2019 plus de 12 millions de personnes touchées par la crise du logement, dont 4 millions sont mal-logées ou sans domicile fixe. "Devenir une société à mission au service des ménages modestes est l’aboutissement d’une conviction qui fédère, celle de créer du logement abordable de qualité en réconciliant les intérêts de toutes les parties prenantes", confie Julien Drouot-l’Hermine, président de Perl.
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Ni charges ni taxes
Alors qu’il fête tout juste ses 20 ans, le modèle de Perl confirme son originalité: fournir un toit aux ménages modestes sans faire partie de l’économie sociale, type HLM, mais via des particuliers et les mairies. Son arme? L’usufruit locatif social. Cela consiste, pour l’investisseur, à céder, durant quinze à vingt ans, la jouissance du logement qu’il a acheté (il en conserve la propriété) à un bailleur institutionnel. Celui-ci le louera à des niveaux de loyers allant du très social, type HLM, à l’intermédiaire (20% inférieur au marché). "L’investisseur ne perçoit aucun loyer durant cette période, mais il ne supporte ni les charges, ni les taxes, explique Denis Rattier, ingénieur patrimonial senior de K&P Finance. Lors de l’achat, il ne paye que le montant équivalent à la nue-propriété (propriété sans jouissance), soit 60% à 65% du prix et récupère la pleine propriété à l’issue de la durée prévue avec le bailleur social."
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