Pour Pepy, la SNCF n'est pas responsable de la catastrophe
Guillaume Pepy, ex-patron de la SNCF, réfute le vieillissement du réseau comme cause de la catastrophe ferrovière de Brétigny en 2013. Il privilégie l'hypothèse d'un "défaut de l'acier" qui constituerait donc un événement imprévisible.
Au quatrième jour , l'ex-patron de la SNCF Guillaume Pepy a estimé qu'un "contexte de vieillissement du réseau (...) ou d'une mauvaise organisation" ne constituait pas un "arbre des causes robuste" pour expliquer la catastrophe ferroviaire de 2013, qui avait sept morts et plus de 400 blessés. "Je ne crois pas qu'un contexte du vieillissement du réseau ou d'une traçabilité mal faite, ou d'une mauvaise organisation, soit un arbre des causes robuste et scientifique", a-t-il déclaré à la barre, reconnaissant toutefois une . "Je n'ai pas d'opinion sur une responsabilité pénale", a-t-il ajouté devant le tribunal d'Evry, qui juge pendant huit semaines la Société nationale SNCF, SNCF Réseau et un cadre cheminot pour "homicides involontaires" et "blessures involontaires".
Une vétusté indéniable
Le 12 juillet 2013, le désassemblage et le retournement d'une éclisse en acier -sorte de grosse agrafe qui joint deux rails entre eux- avaient fait dérailler un train Intercités, qui circulait à 137km/h pour une vitesse autorisée de 150km/h. Mais, "quand les pièces s'usent, elles peuvent céder à tout instant", a fait remarquer la présidente de la chambre, Cécile Louis-Loyant. "Cela peut paraître étonnant que la cause de la vétusté vous heurte à ce point, vous fasse douter ?", l'a-t-elle relancé. "Je comprends", mais "la sécurité est la seule valeur qui réunit tout le monde", l'"ADN quotidien" des cheminots, a répondu M. Pepy, expliquant par ailleurs qu'"en matière ferroviaire, le vieillissement ne veut pas dire dangerosité du réseau".
Pas de signes précurseurs
"Il faut que (le réseau) fasse l'objet de travaux de maintenance pour qu'il reste conforme aux normes", ou "si nous n'avons pas les moyens" de renouveler la voie, "il faut dégrader la performance du réseau" en diminuant par exemple la vitesse du train, poursuit-il. Pour préserver la sécurité, dans le cas de Brétigny, "on a ralenti les trajets de 3h à 3h45". "Avant cet accident, il n'y a pas eu de signes précurseurs sur la voie[...]
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