Pedro Sánchez, leader "progressiste" au bilan solide... qui n'inspirait pas confiance
PORTRAIT. A 51 ans, le président du gouvernement multiplie les succès diplomatiques et s'affiche avec les grands de ce monde. Mais en interne, l'artisan du renouveau ibérique ne fait pas l'unanimité. Et des élections se profilent en mai 2023, après un mini-remaniement ministériel le 27 mars dernier.
On ne peut pas demander des sacrifices salariaux à ceux d'en bas quand il y a un festin pour ceux d'en haut. Depuis la tribune du Parlement espagnol, Pedro Sánchez défend la nouvelle hausse du salaire minimum décrétée par son gouvernement le 14 février.
Au total, l'exécutif a fait grimper le smic de 47% en cinq ans. Le Premier ministre est ici dans le rôle qu'il préfère, celui d'un leader "progressiste", qui fait avancer les droits sociaux et lutte contre les inégalités. Il fustige l'immobilisme de l'opposition de droite et l'accuse de se ranger toujours du côté des puissants.
Comme lorsqu'il a annoncé récemment un impôt exceptionnel sur les banques et les compagnies énergétiques, pour "éviter que ce soit toujours les mêmes qui paient le prix de la crise". Et de lancer: "Les bénéfices des grandes entreprises ne tombent pas du ciel, ils viennent de la poche des citoyens."
"L'art de déplaire en faisant des choses qui plaisent"
A 51 ans, Pedro Sánchez est le plus flamboyant des leaders de gauche en Europe. Mais en dépit de sa superbe, il a devant lui une année électorale difficile. Avec des municipales et régionales en mai, puis, en décembre, des législatives à l'issue très incertaine, selon tous les sondages. La coalition formée avec Podemos, à la gauche du parti socialiste, est de plus en plus chaotique.
Et même si les Espagnols se déclarent plutôt satisfaits des politiques menées face à la crise énergétique, ils manifestent peu de confiance au chef du gouvernement. "C'est l'art de déplaire en faisant des choses qui plaisent", résume la sociologue Belén Barreiro, directrice de l'institut 40dB.
Le 30 octobre 2019, au Congrès espagnol, avec Pablo Iglesias. Après avoir renversé le Premier ministre conservateur Mariano Rajoy, mais sans majorité parlementaire, il en appelle à Podemos pour former une coalition gouvernementale. (Gabriel Bouys/AFP)
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