Dans les pays arabes, le secteur public ne tient pas ses promesses
Égypte, Arabie saoudite, Jordanie… Jusqu'à 40% des dépenses de ces Etats financent une administration souvent inefficace. Mais sans perspective de croissance, impossible de la réduire.
Jusqu'ici caractérisé par un secteur public obèse, le monde arabe se voit contraint à une sévère cure d'amaigrissement. En 2021, environ 20% de la population active égyptienne travaillait pour l'Etat, contre 27% il y a dix ans. Le chiffre, qui reste élevé par rapport à la moyenne de l'OCDE (18%), est en baisse constante, tout comme en Jordanie, en Arabie saoudite et dans plusieurs autres pays de la région.
Car la masse salariale du secteur public grève lourdement les budgets. Le FMI estimait, en 2016, que la fonction publique représentait 20% des dépenses publiques dans les pays riches, et 30% dans les pays pauvres. Dans la plupart des nations arabes, ce chiffre est supérieur à 40%. Le secteur public est théoriquement là pour fournir de bons services à la population.
Or il n'honore pas cette promesse pour la plus grande partie d'entre eux. Même si ces Etats dépensent énormément, les retours sont de plus en plus maigres pour leurs citoyens.
Écoles et hôpitaux abandonnés
Le gouvernement saoudien a lui aussi entrepris de tailler dans la fonction publique. Cela ralentit certes l'alourdissement du fardeau, mais ne le diminue pas. En Egypte, alors même que le nombre de fonctionnaires a baissé, la masse salariale a plus que doublé, notamment en raison de cinq hausses successives du salaire minimum.
Du coup, le pays consacre une moindre part de ses dépenses aux prestations sociales et aux services publics qu'il y a neuf ans. Et les citoyens fulminent contre l'état déplorable des écoles et des hôpitaux. Même si les gouvernements souhaitaient licencier de nombreux employés, les réglementations rendraient la chose difficile. De toutes façons, en réalité, ils ne le veulent pas parce que cela serait trop impopulaire.
Mais même lorsque les salaires augmentent, les agents de l'Etat se sentent souvent floués. En Egypte, les hausses n'ont pas compensé la chute de la monnaie nationale: en dollars, un fonctionnaire perçoit un salaire minimum inférieur de 34% à son niveau de 2014.
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