Quand le patron de SnapChat dénonce la bulle qui fait sa fortune
Coïncidence de l’actualité, c’est le jour où le Nasdaq bat un nouveau record, que le jeune fondateur de SnapChat annonce son intention d’introduire la société spécialisée dans les photos éphémères en bourse, avec une valorisation qui le laisse lui-même très perplexe.
20 milliards de dollars. L’équivalent de la capitalisation de Michelin, 2 fois la capitalisation d’Alstom... Tout ça pour une application de partage de photos éphémères. Est-ce bien raisonnable? Même le patron de la société, Evan Spiegel, 25 ans, nous dit que non. Et pourtant il sait la vendre, son entreprise.
Ou plutôt ne pas la "vendre", puisque cela a même constitué l'un des secrets de cette valorisation faramineuse. En 2012, il reçoit une offre de rachat de Facebook, cash, à 3 milliards de dollars en 2012. Evan Spiegel refuse. Un peu plus tard, c’est Google qui frappe à la porte. Et qui propose 4 milliards. Nouveau refus.
"Evidemment que la bulle existe"
A 20 milliards de dollars, le jeune patron peut se féliciter de ses choix, de son sang-froid et de son flair. Car il a capitalisé justement sur la formation d’une nouvelle vague de spéculations sur la High Tech, qui lui a permis de lever des fonds à tour de bras ces dernières années.
Des tours de table toujours plus fructueux, le dernier s’étant soldé par 800 millions de dollars de capitaux placés par des investisseurs affamés. Et le problème est bien là, de l’aveu même d’Evan Spiegel, qui avec la candeur de sa jeunesse, livre une analyse implacable. "Il y a trop d’argent sur les marchés, les investisseurs prennent de plus en plus de risque, d’où la formation d’une très grosse bulle spéculative. Evidemment qu’elle existe".
Et quand on lui demande si elle va éclater et quand, il répond "Bien sûr, qu’elle va éclater. Quand ? Je ne sais pas. A un moment où à un autre, nous l’avons d’ailleurs prévu dans ...