Partage de la valeur: gare aux "effets pervers" de l'accord, alerte Thibault Lanxade
Interview. Après la CFDT, la CFTC et FO, la CFE-CGC a annoncé lundi signer l'accord trouvé avec le patronat pour simplifier et élargir le partage aux salariés des bénéfices des entreprises. S'il se réjouit d’avancées "majeures", Thibault Lanxade, entrepreneur et directeur général du groupe Luminess, met en garde contre les effets pervers des dispositifs voulus par le patronat et les syndicats avec l’accord national interprofessionnel (ANI) sur le partage de la valeur.
Pas de "dividende salarié" à proprement parler, mais un élargissement de la participation. L’accord national interprofessionnel (ANI) sur le partage de la valeur, déjà signé par la CFDT, la CFTC, FO, U2P, le Medef, la CPME et rejoints lundi 27 février par la CFE-CGC, acte une généralisation d’un dispositif de partage de la valeur aux entreprises de moins de 50 salariés. Il sera retranscrit “fidèlement” dans la loi, a annoncé la Première ministre Elisabeth Borne le 20 février dernier.
Je salue l’accord trouvé par les partenaires sociaux sur le partage de la valeur : nous le transcrirons dans la loi.
C’est un sujet essentiel pour donner du sens au travail et l’envie aux salariés de s’investir dans leur entreprise.
Je me réjouis que @Renaissance s’en saisisse. pic.twitter.com/7ERkSGCheG— Élisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) February 20, 2023
Et Bruno Le Maire, ministre de l’Économie d’abonder: "C’est un accord historique."
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Le compromis reprend en partie les propositions de Thibault Lanxade, entrepreneur et directeur général du groupe Luminess. Tout en enterrant le terme "dividende salarié", théorisé par ce dernier, également ambassadeur d’une mission sur l’intéressement et la participation et auteur de Participation et intéressement: le dividende salarié (aux éditions Télémaque).
Pour Challenges, il réagit aux mesures proposées par les syndicats et le patronat.
Challenges - Que pensez-vous de l’accord trouvé par les syndicats et le patronat ?
Thibault Lanxade - L’accord était jugé improbable par le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux au départ et la CPME refusait toute obligation pour les entreprises de moins de 50 salariés. Le cap a été passé, l’accord représente une véritable avancée. Il étend les instruments de partage de la valeur aux entreprises de moins de 50 salariés (l’employeur a l’obligation de choisir entre intéressement, participation ou prime de par[...]
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