Paris: les trois effets pervers du futur plan local d'urbanisme "bioclimatique"
La mairie a désigné un millier d'immeubles de bureaux pour accueillir une part de logements sociaux à partir de 2024. Une règle qui fait fuir les investisseurs.
Qu'elle paraît loin la lune de miel entre investisseurs, promoteurs et Ville de Paris! C'était en 2016, avec l'appel à projets urbains Réinventer Paris. Sept ans plus tard, c'est la guerre. Champ de bataille? Le futur plan local d'urbanisme (PLU) "bioclimatique" qui doit entrer en vigueur en 2024. La mesure qui déchaîne les passions: des "pastilles" apposées au PLU, indiquant aux propriétaires d'immeubles de bureaux qu'ils devront prévoir d'y créer des logements sociaux dès qu'ils engageront des travaux.
Un millier d'actifs seraient concernés, surtout dans l'Ouest parisien, du siège du conseil en immobilier CBRE, rue de Prony, dans le XVIIe arrondissement, à l'immeuble Chanel, rue Cambon, dans le Ier. Le chiffre pourrait même grimper jusqu'à 2.000 immeubles. "Cette municipalité est anti-business", fulmine l'un de ces propriétaires. En décembre dernier, une dizaine d'entre eux (Covéa, AEW, Groupama Immobilier, Union Investment, La Française…) a adressé une lettre ouverte à Anne Hidalgo. En vain… "La majorité municipale ne veut même pas entendre parler des effets pervers de cette mesure", soupire l'un des signataires.
Perte de valeur
En attendant d'en savoir plus, les investisseurs étrangers - allemands et américains principalement - ont arrêté de s'engager sur les bureaux parisiens. Les grands institutionnels français se posent eux aussi la question. Car la mesure - premier effet pervers - fera perdre de la valeur aux immeubles: au moins 30%. "Le siège social de Chanel, détenu par Agrica, pourrait même perdre jusqu'à 80% de sa valeur s'il doit accueillir du logement social", analyse Eric Donnet, directeur général de Groupama Immobilier. Logique: un mètre carré de bureaux à Paris vaut entre 25.000 et 30.000 euros, quand le mètre carré de logement social pointe à 4.200 euros TTC.
Autre effet pervers: une baisse spectaculaire des droits de mutation et de la taxe foncière pour la ville. Des ressources qui servent, justement, à financer sa politique du logement! Dans le X[...]
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