Paris 2024 : le courage des athlètes afghanes
Alors que s’achèvent les premiers jeux paritaires de l’histoire de l’olympisme, la participation des sportives afghanes n’était pas gagnée. Médaille de bronze de para taekwondo, Zakia Khudadadi et ses compatriotes ont bravé les interdits pour dénoncer le régime de ségrégation mis en place par les talibans à Kaboul.
Le téléphone de la taekwondiste afghane Marzieh Hamidi est désormais entre les mains de la police française, auprès de laquelle l’athlète réfugiée vient de porter plainte pour menaces de mort réitérées. « Je suis menacée, j’ai dû quitter mon domicile, je vis dans le secret », confiait-elle le 4 septembre au micro de France info. Trois mille messages et appels la menaçant de viol et de mort ont été reçus par cette sportive militante, réfugiée depuis novembre 2021 dans l’Hexagone où des réseaux de femmes la soutiennent. Officiellement intégrée à l’équipe olympique des réfugiés, créée en 2016, elle n’a cependant pas été sélectionnée pour participer aux épreuves pour des raisons peut-être liées à son combat pour la liberté des femmes. « Elle parle, elle existe, elle dit ce que d’autres pensent », souligne un de ses soutiens parisiens.
Education, emploi, sport : tout est interdit aux femmes
« Les femmes afghanes sont abandonnées », estime l’athlète de 21 ans, qui a été contrainte de changer de domicile et de se cacher pendant que se déroulaient les premiers Jeux déclarés paritaires de l’histoire de l’olympisme. Pour le troisième anniversaire de la chute de Kaboul, à l’été 2021, les talibans au pouvoir ont encore durci les conditions de vie des femmes en leur construisant « une prison à ciel ouvert », selon les mots du romancier et réalisateur franco-afghan Atiq Rahimi, le 4 septembre dans Libération. Une nouvelle loi impose depuis le 22 août aux femmes – déjà interdites d’éducation, d’emploi, de sport ou de sortie sans chaperon – de cacher leurs yeux et ne plus parler (encore moins chanter) dans l’espace public. Un régime de ségrégation que personne n’ose appeler par son nom.
« Free afghan women » (liberté pour les femmes afghanes) : le 9 août sur la place de la Concorde, Manizha Talash, 21 ans, a déployé une cape bleue (en réalité une burqa, symbole de la soumission des femmes afghanes) à l’ouverture des épreuves de danse sportive (breakdance) auxquelles elle participait, [...]
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