Publicité
Marchés français ouverture 8 h 1 min
  • Dow Jones

    38 460,92
    -42,77 (-0,11 %)
     
  • Nasdaq

    15 712,75
    +16,11 (+0,10 %)
     
  • Nikkei 225

    38 460,08
    +907,92 (+2,42 %)
     
  • EUR/USD

    1,0700
    -0,0005 (-0,04 %)
     
  • HANG SENG

    17 201,27
    +372,34 (+2,21 %)
     
  • Bitcoin EUR

    59 897,24
    -2 134,93 (-3,44 %)
     
  • CMC Crypto 200

    1 387,01
    -37,09 (-2,61 %)
     
  • S&P 500

    5 071,63
    +1,08 (+0,02 %)
     

Paris : la guerre des palaces a bien lieu

Paris : la guerre des palaces a bien lieu

les propriétaires des hôtels de luxe investissent gros pour rester dans la course. Ojectif : séduire mieux que le voisin la clientèle internationale des ultra-riches

Votre femme raffole du vrai chic parisien ? Si vous voulez vous la jouer gentleman, pourquoi ne pas lui offrir, à l'occasion de votre anniversaire de mariage, une nuit de rêve dans un palace parisien ? Sans viser les suites à 20.000 euros la nuit, voire plus, il vous faudra quand même soulager votre tirelire d'environ 800 euros pour vous glisser dans un lit douillet du Royal Monceau ou du Shangri La's.

Attention, travaux !

Mais si les noms du Ritz, sis place Vendôme, ou du Crillon, avec sa vue imprenable sur quelques-uns des plus célèbres monuments parisiens, sont plus évocateurs pour votre dulcinée, il faudra repasser plus tard. Dans ces deux prestigieux établissements, le luxe, le calme et la volupté ont provisoirement cédé le pas aux bruits des burins et des marteaux. Dans les deux cas, c'est le groupe Bouygues qui se charge des travaux, via Rénovation Privée, son entité spécialisé dans la réhabilitation lourde de bureaux ou d'hôtels. La durée de ces chantiers colossaux ? Au moins deux ans à chaque fois. Depuis une dizaine d'années, c'est une véritable frénésie de travaux qui agite le petit monde des grands hôtels. C'est après un programme de 150 millions d'euros, dont 1,3 million pour la seule suite royale, que le Bristol a ainsi rouvert une trentaine de chambres et suites en 2013. Pourquoi de telles dépenses ? Parce que les palaces se livrent une véritable guerre pour séduire la clientèle des ultra-riches. Or, cette clientèle change rapidement, notamment avec le développement des pays émergents.

PUBLICITÉ

Séduire les nouvelles fortunes mondiales

Aujourd'hui, c'est le goût de la clientèle russe qu'il importe de satisfaire, ce qui a notamment conduit les grands hôtels à augmenter la part des espaces ouverts, car on vient pour être vu. Demain, c'est peut-être la clientèle chinoise qui dominera et imposera une nouvelle vision de l'hôtellerie de luxe.

Les adresses parisiennes les plus prestigieuses sont aujourd'hui concurrencées à la fois par de nouveaux venus, comme le Shangri La, et par des hôtels moins en vue qui cherchent à monter en gamme. Pour se distinguer, il faut jouer sur l'effet "waouh", le truc en plus : au Plaza Athénée, ce sont 350.000 roses et orchidées qui sont consommées chaque année pour éblouir le client. Le Royal Monceau, lui, a choisi de confier sa rénovation à un designer bien connu, Philippe Starck.

Un palace, sinon rien...

Mais le sésame absolu, c'est évidemment la "distinction Palace", label officiel décerné depuis 2011 par Atout France, l'agence française de développement touristique. Réservé à des hôtels cinq étoiles, qui proposent notamment de manière obligatoire un spa et une conciergerie, ce précieux label est attribué après analyse et avis d'un jury de 10 personnes comprenant notamment l'académicien Dominique Fernandez, Joseph Olivereau, président d'honneur de Relais et Châteaux, la romancière Adélaïde de Clermont-Tonnerre (du sang bleu !), l'animatrice télé Carole Rousseau et l'inénarable Gonzague Saint Bris.

La première "promo", annoncée en 2011, avait provoqué quelques remous, car seuls quatre hôtels parisiens en faisaient partie : le Bristol, le Meurice, le Parc Hyatt Vendôme et le Plaza Athénée. Le Royal Monceau et le Four Seasons George V les ont rejoint, mais ni le Ritz ni le Crillon. D'où les lourds travaux entrepris, cette dernière adresse n'ayant pas subi de réhabilitation depuis le début du 20e siècle et souffrant notamment d'un manque de suites.

Emmanuel Schafroth