Paradis fiscaux : les banques françaises épinglées
Selon un rapport de l’ONG Oxfam, les 20 plus grandes banques européennes déclarent 1 euro sur 4 de leurs bénéfices dans un paradis fiscal.
Les banques françaises affichent 5,5 milliards d’euros de bénéfices dans des paradis fiscaux. C’est ce que révèle un rapport de l’ONG Oxfam, lundi. L’ONG s’est appuyée sur les données publiées par les banques, une obligation depuis 2015, des activités dans les pays où elles sont présentes. On y retrouve leur bénéfice, leur chiffre d‘affaire et leur nombre d’employés.
Comment les 20 plus grandes banques ????????profitent des #ParadisFiscaux ➡️ nouveau rapport d'Oxfam #EvasionFiscale https://t.co/l26z2bJ0Nm pic.twitter.com/dUeZ5ZFURK
— Oxfam France (@oxfamfrance) March 27, 2017
Ainsi, 25% des bénéfices des 20 plus grandes banques européennes se trouve dans des paradis fiscaux. Ce qui représente 25 milliards d’euros, dont 20% pour les banques françaises.
Des millions de bénéfices sans aucun employé
Dans le détail, en 2015, la Société générale, la BPCE, BNP Paribas, le Crédit Agricole et le Crédit Mutuel – CIC, soit les 5 plus grandes banques françaises, déclaraient 5,5 milliards d’euros de bénéfices dans des pays, où elles n’ont pourtant aucune activité économique.
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Oxfam dénonce une présence dans ces pays pour organiser l’évasion fiscale des clients de ces banques, et ainsi échapper à l’impôt. Exemple à l’appui, Oxfam cite les îles Caïman. Un paradis fiscal dans lequel 4 banques françaises sont présentes : la Société générale, la BPCE, BNP Paribas, et le Crédit agricole. Elles y dégagent 174 millions d’euros de bénéfices en n’ayant aucun employé… et sans payer d’impôt.
Des situations ubuesques
Autre pays très prisé des banques pour éviter de payer leurs impôts, le Luxembourg. La Société Générale y déclare 587 millions de profits, c’est-à-dire autant que ses bénéfices cumulés en Allemagne, en Italie, en Espagne et aux Pays-Bas. Oxfam rappelle que la Société Générale via sa filiale luxembourgeoise a créé près de 500 sociétés offshore, impliquées dans le scandale des Panama papers.
L’Irlande et Hong Kong sont les deux autres destinations favorites des banques européennes. Parmi les situations ubuesques relevées, celle de cinq banques européennes, la britannique RBS, la française Société Générale, l’italienne UniCredit et les espagnoles Santander et BBVA qui “ont même obtenu une rentabilité supérieure à 100% et dégagent plus de bénéfices qu’elles ne font de chiffre d’affaires”, souligne Oxfam dans son rapport.