Paniers anti-inflation: le projet du gouvernement termine dans le flou
La réunion en grande pompe à Bercy n'y aura rien changé: le panier anti-inflation voulu par le gouvernement s'est transformé en un appel aux efforts de la grande distribution aux contours bien flous. Côté gouvernement, on défend des avancées en faveur du consommateur.
Selon Bruno Le Maire, Michel-Edouard Leclerc avait un "empêchement", lundi 6 mars, pour venir à Bercy, lors d'une réunion de la grande distribution et du gouvernement. Le rendez-vous était pourtant important: il a abouti à la mise en place d'un dispositif incitant les distributeurs à garantir les prix les plus bas possibles sur une sélection de produits de leurs choix en magasin. Le ministre de l'Economie écarte rapidement l'envahissante absence du plus célèbre des patrons de supermarchés: "Je n'ai aucun doute sur le fait qu'il participera à notre initiative".
Pourtant, presque en même temps, le chef de file du premier distributeur de France reconnaissait sur la chaîne de télévision CNews le caractère volontaire de son absence: "Je ne vais pas aller sur la photo pour dire Leclerc vend le moins cher". Derrière cette absence gênante, se cache toute la difficulté des discussions entre le gouvernement et la grande distribution depuis des semaines, qui ont abouti, ce lundi 6 mars, à un plan aux contours flous, loin du panier anti-inflation, avec les prix de 50 produits maintenus au plus bas, voulu par Olivia Grégoire en janvier.
Pas de définition claire du "prix le plus bas possible"
"Cette séquence clôture notre initiative lancée au mois de janvier, explique-t-on du côté de l'entourage de la ministre déléguée au Commerce. On est très satisfaits. Quelque soit le dispositif mis en place, l’important reste que les Français soient allégés." Pourtant le dispositif a de nombreux trous dans la raquette: d'abord, l'absence potentielle - ou a minima la réticence - du premier distributeur de France avec plus de 20% de parts de marché. Ensuite, l'absence de définition du "prix le plus bas possible". Enfin, la non précision de la nature et du nombre de produits de ce panier anti-inflation 2.0 non-contraignant. Si Bruno Le Maire a promis des contrôles de la DGCCRF pour vérifier que les distributeurs prennent bien sur leurs marges pour maintenir les prix bas, et non sur celles de leu[...]
Lire la suite sur challenges.fr
A lire aussi
Inflation: Comment Carrefour veut partir à l'offensive sur le discount
Pénalités logistiques: le gouvernement recadre la grande distribution... mais garde la méthode douce
Too Good To Go, Phénix: avec l'inflation, les applications "anti-gaspi" cartonnent
Nucléaire: EDF décèle une grosse fissure sur une soudure sur un réacteur