<p>Hors-série "Mitterrand intime"</p> - Exclusif - Anne Lauvergeon : "Mitterrand m’a laissé entrer dans plusieurs de ses mondes"
Anne Lauvergeon, la confidente. Découvrez un extrait de notre hors-série « Mitterrand intime », 100 pages de photos et de reportages exclusifs consacrées à l'ancien président par ceux qui l'ont connu, en vente à partir du vendredi 14 mai chez votre marchand de journaux...
Anne Lauvergeon est arrivée à l’Élysée en février 1990 en tant que chargée de mission. En décembre, François Mitterrand lui demande de cumuler les fonctions de secrétaire générale adjointe et de « sherpa ». D’abord, elle refuse, inquiète de ses capacités. Mitterrand insiste : « Vous savez dire non avec le sourire. Et moi, à votre âge, j’étais ministre. » Son livre, « La promesse », qui raconte sa relation presque filiale avec le président, paraît aux éditions Grasset à la fin de l’année.
Le cloisonnement
«Il avait ses univers à lui, comme des “caissons”. Entre les caissons, son principe: le silence. Élémentaire! Les compartiments connus: Danielle, Anne Pingeot, mais aussi tant d’autres mondes. J’ai eu la chance d’entrer dans un certain nombre d’entre eux, sans d’ailleurs le moindre avertissement de sa part. Ainsi se retrouvait-on à Taizé, avec frère Roger. Ou à déjeuner chez un écrivain, avec ses amis du stalag, ses amis peintres, comme Zoran Music, chez ses frères et sœurs. Des rencontres extraordinaires pour moi. C’était amusant de le voir quitter l’un de ces mondes pour aller dans un autre. On dîne avec Danielle. Tout à coup il se lève, dit bonsoir et s’en va. Pas d’explication. Il ne se justifiait jamais – il a dit, un jour, à Danielle : “Je ne suis pas marié sous le régime de l’Inquisition!” Ces différents mondes acceptaient la situation et ils étaient organisés de façon à être autosuffisants. Dans le monde de Danielle, par exemple, il y avait Roger Hanin et sa femme, le couple Lang. Danielle n’était donc pas seule, on “s’occupait” d’elle. Il ne cédait pas de terrain sur sa dualité.»
Mazarine
«Il m’en a parlé... à sa façon. Un jour, il entre dans mon bureau avec un grand sourire: “Pourriez-vous vérifier auprès de(...)