<p>Chronique "L'air du temps"</p> - Naomi Osaka : conférences de stress
La jeune joueuse, qui a quitté Roland-Garros en pleine compétition, avait décidé de boycotter les conférences de presse du tournoi.
 Comme tous ceux qui regardent le tennis à la télévision, j’ai un immense respect pour Naomi Osaka. Elle est grande, elle est belle et elle fait peur. Quand elle pénètre sur un court, oubliez tout ce que vous avez entendu sur Madame Chrysanthème. On n’est pas au cinéma, où d’exquises porcelaines avancent à pas minuscules et répondent aux grognements masculins par de petits miaulements. Elle sert des missiles, elle renvoie des boulets de canon, elle pilonne ses adversaires au fond du court à droite puis les exécute sans pitié à gauche. Sa raquette a le souffle des orgues de Staline. C’est Kagemusha. Et les résultats sont à la hauteur : à 23 ans, elle a déjà remporté quatre titres du Grand Chelem, deux à New York, deux à Melbourne. Au classement WTA, elle est numéro deux. Tout simplement.
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Pendant les mois de Covid de l’ère Trump, elle a plusieurs fois porté un masque au nom de George Floyd
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Inutile de préciser que les grandes marques l’ont vite repérée. Il faut la voir entrer en scène : un vrai panneau publicitaire ambulant. Boissons sportives, compagnies aériennes, automobiles, raquettes… C’est la sportive la mieux payée de l’Histoire. On dirait un numéro de « Vogue ». Que des marques CSP+. Rien d’étonnant : 78 % des amateurs de tennis sont titulaires d’un diplôme. Le genre qui jette un œil d’expert sur les publicités pour montres suisses. Avec ça, Naomi est plus authentique que le Fuji-Yama : zen, polie, respectueuse, humble. La vraie jeune Japonaise livrée avec toutes les options. Nike la couve. Son visage, sa jeunesse, son talent… Et sa double origine ! Parce que, en prime, elle a été élevée à Long Island, puis en Floride mais son père, Léonard François, est haïtien. Et son fiancé est un rappeur. C’est trop beau(...)