Pénurie de carburant : Londres tente de rassurer et veut utiliser l'armée
Depuis quelques jours au Royaume-Uni, plusieurs stations services ont fermé et d'énormes files d'attente se forment devant celles qui restent ouvertes... Nombreux sont les Britanniques qui ignorent les appels au calme du gouvernement et font des réserves de carburant.
En cause, les pénuries, qui touchent aussi le secteur agro-alimentaire, entraînées par un manque de 100 000 chauffeurs routiers dans le pays depuis le Brexit et la pandémie de Covid-19.
De nombreux secteurs mettaient en garde le gouvernement contre ces pénuries depuis plusieurs mois, mais Grant Shapps, ministre britannique des Transports, a tenté de rassurer :
"Je pense que la chose importante à savoir est que dans notre pays, dans les six raffineries et les 47 sites de stockage, il y a beaucoup de carburant. Il n'y a pas de pénurie de carburant dans le pays. Le plus important à savoir, c'est que si les gens continuent à faire le plein de leur voiture comme ils le font habituellement, il n'y aura pas de files d'attente ni de pénurie à la pompe."
Le ministre a attribué la responsabilité de cette panique à un organisme représentant les transporteurs routiers, la Road Haulage Association. celle-ci a qualifié l'accusation "absurde".
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La veille, le gouvernement s'est vu contraint par cette crise d'accorder jusqu'à 10 500 visas de travail provisoires, dont 5 000 réservés aux chauffeurs routiers : un virage inattendu en matière d'immigration professionnelle après le Brexit, alors que le gouvernement du Premier ministre Boris Johnson ne cesse d'insister pour que le Royaume-Uni ne dépende plus de la main-d'oeuvre étrangère.
En attendant, le gouvernement doit faire appel à l'armée pour conduire des camions-citernes.
La Petrol Retailers Association (PRA), qui représente la majorité des stations-service en Grande-Bretagne, a estimé qu'entre 50 et 90 % d'entre elles étaient à sec.