Budget: Barnier veut s'inspirer du Sénat, les oppositions dénoncent un "grand flou"

Le Premier ministre Michel Barnier lors de sa déclaration de politique générale à l'Assemblée nationale, le 1er octobre 2024 (ALAIN JOCARD)
Le Premier ministre Michel Barnier lors de sa déclaration de politique générale à l'Assemblée nationale, le 1er octobre 2024 (ALAIN JOCARD)

Michel Barnier a promis mercredi d'examiner les propositions d'économie des sénateurs pour son budget grevé par une lourde dette, tandis que gauche et extrême droite dénonçaient "le grand flou" de ses intentions en la matière.

"Nous avons sans doute là (au Sénat) un gisement d'économies accessibles", a affirmé le Premier ministre dans sa déclaration de politique générale devant la chambre haute, à majorité de droite comme lui, dont il a salué la culture du "compromis".

Fin 2023, le Sénat avait remodelé le projet de loi de finances en intégralité, en dégageant, selon ses estimations, sept milliards d'euros d'économie, dans par exemple l'aide aux consommateurs d'électricité ou la fiscalité, avec une contribution exceptionnelle sur les hauts revenus et une taxe sur les rachats d'actions... autant de pistes évoquées la veille devant l'Assemblée nationale par le chef du gouvernement.

Mais pour le chef du groupe socialiste à l'Assemblée, Boris Vallaud, Michel Barnier a laissé "un sentiment très flou parce qu'en réalité, nous ne savons pas grand chose de sa politique".

"On a bien vu qu'il ne pouvait pas aller loin, tant il était contraint", a renchéri l'ancien président François Hollande pour qui le Premier ministre est "traversé par toutes les contradictions d'une majorité extrêmement réduite".

- "Ellipses" -

Durcissement de l'immigration pour satisfaire l'extrême droite, abandon de la réforme de l'assurance chômage pour la gauche ... Sa déclaration de politique générale était "habile" dans le sens où il a tendu la main à chaque parti, a reconnu le premier secrétaire du PS Olivier Faure, mais il était "plein d'ellipses et (cela) ne permettait pas de saisir ce qu'il ferait".

Pas de quoi, pour la gauche en tout cas, renoncer à déposer une motion de censure en fin de semaine. "Je censure parce que je suis dans l'opposition", a dit M. Faure "mais je suis prêt à avancer chaque fois que ça ira dans le bon sens".

M. Barnier a annoncé son intention de ramener le déficit à 5% du PIB en 2025 alors qu'il devrait atteindre, selon une source gouvernementale, 6,1% cette année.

Le projet de budget 2025, qui sera présenté le 10 octobre en Conseil des ministres, prévoit un effort de 60 milliards d'euros pour redresser les finances, dont fera partie un report du 1er janvier au 1er juillet de l'indexation des retraites, a indiqué la même source.