Numérique : A-t-on (encore) le droit à l’imperfection sur les réseaux sociaux ?

BRUT Media (capture d'écran)

EXCLUSION - Brut, partenaire de « 20 Minutes », recueille l’analyse d’une spécialiste de philosophie morale

Pour la philosophe Laurence Devillairs, il n’est pas excessif de dire nous n’avons, aujourd’hui, plus le droit à l’erreur et à l’imprécision sur les réseaux sociaux : « le numérique, avec son flux permanent où une information en efface une autre, souligne un côté irréversible, précise-t-elle. Or si notre caractère est assez figé, notre personnalité "bouge" alors que le numérique va nous figer à tout jamais dans des choses qu’on a dites ».

Un « esprit club » qui pousse à l’exclusion

« Le droit à l’imperfection, c’est encore autre chose… et d’une certaine façon, c’est, à mon avis, plus grave », explique la philosophe pour laquelle un « esprit club » apporte une notion d’exclusion sur les réseaux sociaux, « où se forme rapidement un tribunal qui juge les faits et gestes des utilisateurs. Le monde du numérique n’est pas un monde de liberté mais de perfection, il faut y faire attention à ce qu’on dit parce qu’on n’a pas le droit à l’erreur ».

NOTRE DOSSIER « RÉSEAUX SOCIAUX »

Pour elle, ce système de jugement mis en place sur les réseaux sociaux relève est générationnel : « moi, je suis de la génération punk, on ne voulait surtout pas être pris dans l’idée qu’il y a des choses qui se font et d’autres pas. Alors je suis frappée de voir que la jeune génération(...) Lire la suite sur 20minutes

À lire aussi :
« Minute Papillon ! » : Comment les réseaux sociaux nous ont-ils changés ?
Réseaux sociaux : La « vie privée » des enfants en voie d’être mieux protégée
Réseaux sociaux : Twitter définitivement condamné à détailler ses moyens de lutte contre la haine en ligne