Nucléaire: trois défis et des milliards pour relancer la filière
Relancer le nucléaire. Face au boom à venir de la consommation d’électricité, le gouvernement mise sur l’atome. Un énorme pari pour EDF, mal en point, qui va devoir rénover ses centrales, construire six EPR et s’assurer que le prix de cette énergie reste compétitif.
"De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace." C’est un défi hors-norme digne du révolutionnaire Danton qu’Emmanuel Macron a fixé à l’industrie nucléaire: lancer la construction de six réacteurs de nouvelle génération (EPR 2) d’ici à 2045, voire quatorze, tout en prolongeant la durée de vie des centrales existantes. Le chef de l’Etat a choisi de perpétuer "l’exception nucléaire française", dont elle tire 70% de son électricité.
Pourtant, le prix des énergies vertes a dégringolé, devenu compétitif par rapport à celui de l’atome. Mais, en réponse au réchauffement climatique, la demande d’électricité décarbonée va exploser: elle passerait de 25% à 55% de la consommation d’énergie d’ici à 2050 selon l’opérateur du réseau électrique, RTE. Et la France a pris du retard dans le déploiement des énergies renouvelables.
L’exécutif veut donc relancer cette énergie efficace, qui prend peu de place et ne dépend pas de la météo. D’autant que le nucléaire revient en grâce dans l’opinion: 60% des Français en ont aujourd’hui une image positive contre 34% en 2019, selon un sondage Odoxa-Le Figaro de janvier. Sauf que, plus de vingt ans après la mise en service du dernier réacteur dans l’Hexagone, l’industrie de l’atome tricolore n’est plus que l’ombre du fleuron qu’elle fut.
Redresser EDF
EDF, son chef de file, est au bord de la faillite, traînant une dette de 64,5 milliards d’euros. Plombé par une production nucléaire au plus bas, les déboires des EPR, les prix discount que lui imposent l’Europe et l’Etat. Au-delà, l’électricien national n’a plus le savoir-faire technologique et l’organisation industrielle hors pair qui a fait le succès du nucléaire tricolore.
Pertes de compétences en interne, recours massif à la sous-traitance: la maison a longtemps nié les problèmes, entretenant une certaine arrogance de son passé glorieux. L’industrie française de l’atome conserve néanmoins quelques atouts. Avec EDF, architecte des centrales, le fabricant de chaudières Framatome, et Or[...]
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