Nucléaire : le projet de loi arrive à l'Assemblée sous le regard hostile de la gauche
Les débats, qui s'ouvrent ce lundi sous le prisme de la très controversée réforme de la sûreté nucléaire, s'annoncent agités.
La semaine s'annonce cruciale à l'Assemblée nationale. En parallèle des retraites, l'exécutif joue son va-tout à partir de ce lundi après-midi pour faire passer son très controversé projet de loi d'accélération du nucléaire. Durant quatre jours, les députés devront étudier les 650 amendements de ce texte destiné à faciliter la construction des six EPR promis par Emmanuel Macron à l'horizon 2035.
Le gouvernement mise sur le traditionnel soutien de la droite à l'atome pour une adoption sans trop de difficultés en première lecture, après le très large vote du Sénat fin janvier. Mais la gauche n'a pas dit son dernier mot. Actualités à l'appui, EELV et LFI comptent s'appuyer sur deux événements récents pour faire entendre leurs voix. La semaine dernière, plusieurs fissures "de fatigue thermique" ont été détectées à la suite de contrôles, notamment dans la tuyauterie d'un réacteur de la centrale de Penly en Seine-Maritime. La fissure, qui concerne 85% de l'épaisseur du tuyau, a valu à EDF une mise en garde de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ce mardi 7 mars.
Lire aussiLa volte-face de l'Etat pour relancer la filière du nucléaire en France
La réforme de la sûreté nucléaire, un argument lourd
La disparition prévue de l'IRSN ne devrait pas régler les choses, alors que le gouvernement a annoncé la réforme de la sûreté nucléaire par simple amendement, dans le but de fluidifier "les processus d'examen technique". Un projet de fusion "incompréhensible", selon les députés de la coalition de gauche NUPES.
Adoptée par les députés en commission, la mesure a provoqué l'ire des syndicats des syndicats de l'IRSN - qui organise une nouvelle journée de grève lundi - comme de l'ASN, de la gauche, et des protestations jusque dans la majorité. Barbara Pompili, l’ancienne ministre de la Transition écologique et actuelle présidente d’En Commun!, avait d'ailleurs exprimé son incompréhension face à une mesure qui, au mieux, "n’apporte pas grand-chose", et au pire, "apporte de la suspicion"[...]
Lire la suite sur challenges.fr