Nucléaire: Montebourg charge les marchandages politiques derrière "l'affaissement énergétique" de la France
Auditionné le 1er mars par la commission d'enquête de l'Assemblée sur la souveraineté et l'indépendance énergétique de la France, Arnaud Montebourg n'a pas mâché ses mots pour décrire les tractations politiques entre les écologistes et les socialistes qui ont conduit, à partir de 2012, à l'affaissement de la filière nucléaire française. Des négociations de coin de table, dont Arnaud Montebourg a directement pointé les responsables.
François Hollande, Ségolène Royal, Emmanuel Macron, Cécile Duflot, Martine Aubry... C'est un véritable tir groupé qu'a réalisé Arnaud Montebourg lors de son audition à l'Assemblée par la commission d'enquête sur la souveraineté et l'indépendance énergétique de la France, le 1er mars. Retraçant l'histoire du nucléaire français, l'ancien ministre de l'Economie a d'abord commencé par qualifier de démonstration du "génie français" le caractère "extraordinaire" de l'industrie énergétique bâtie, à l'origine, par le transfert d'une licence de la part des Américains de Westinghouse Electric Company: "Elle a su offrir à la France une indépendance exceptionnelle tout en faisant travailler nos territoires."
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Avant de vite pointer l'échec des énergies renouvelables et les problèmes de la dépendance française aux énergies fossiles. L'actuel entrepreneur s'est ainsi attardé sur le point, selon lui, le plus important: "L'affaiblissement par nos propres soins de l'indépendance que nous avions constitué à travers l'appareil de production électrique d'origine nucléaire."
Un accord de "coin de table" entre socialistes et écologistes
L'ex-élu de Saône-et-Loire s'est efforcé de rappeler dans le détail les tractations politiques qui ont eu lieu entre les socialistes et les écologistes en 2011 avant les alliances électorales qui ont notamment permis à la gauche d'accéder au pouvoir en 2012. Car c'est là que tout se serait joué. "Lors des négociations entre Martine Aubry et Cécile Duflot, un accord a été passé qui prévoyait de réduire le nucléaire à 50% de la production énergétique totale, avec la fermeture de 24 réacteurs d'ici 2025. C'est un accord qui a été négocié contre 60 circonscriptions offertes aux écologistes", a affirmé Arnaud Montebourg, chef d'entreprise dans le miel, les amandes et la glace, mais aussi de CO2RESPONSABLES, qui agit pour le financement d'une "agriculture vertue[...]