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De nouveaux champions sur le marché européen des télécoms

par Leila Abboud

PARIS (Reuters) - La frénésie d'opérations de fusions-acquisitions dans les télécoms en Europe bouscule les positions établies, en faisant naître de nouveaux champions comme Hutchison et Altice et en créant les conditions pour une nouvelle vague de consolidation dans le secteur.

Ces opérations mettent également à l'épreuve l'ouverture affichée récemment par les régulateurs européens en matière de consolidation en dépit du risque d'une hausse des prix pour le consommateur.

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et la chancelière allemande Angela Merkel ont plaidé pour un assouplissement de la régulation afin d'encourager les opérateurs à accélérer leurs investissements dans les réseaux et contribuer au redressement de l'économie de la région.

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L'offre d'Hutchison sur la filiale de Telefonica en Grande-Bretagne O2 pour 10,25 milliards de livres en vue de donner naissance à un nouveau numéro un du mobile britannique est intervenue vendredi quelques heures après le feu vert des actionnaires de Portugal Telecom SGPS à la vente de l'opérateur national PT au groupe Altice pour 7,4 milliards d'euros.

Des banquiers estiment que ces deux acteurs pourraient prendre la tête d'une prochaine vague de consolidation, Hutchison ayant des vues sur la filiale de Vimpelcom en Italie, Wind, et sur des actifs en Europe du Nord.

Le dirigeant d'Altice Patrick Drahi pourrait quant à lui chercher à mettre la main sur la filiale de Bouygues Bouygues Telecom pour la marier à Numericable-SFR.

"Il y a une ouverture possible pour d'autres opérations grâce à l'environnement de crédit favorable et à la position plus accommodante des régulateurs de l'Union européenne en faveur de la consolidation en vue de soutenir les investissements dans les réseaux et la croissance", estime un banquier spécialiste du secteur.

"Les vannes de la consolidation en Europe sont ouvertes", souligne une source au fait de l'accord conclu par Hutchison.

LEVER LES OBSTACLES RÉGLEMENTAIRES

L'arrivée d'Hutchison et Altice dans la cour des grands après avoir été longtemps de petits acteurs non rentables marque une évolution notable. Dans le même temps, d'anciens monopoles comme Telefonica et Orange vendent des actifs pour réduire leur dette et se concentrer sur un nombre plus restreint de pays.

Treize opérations de fusions-acquisitions impliquant des opérateurs du câble et des télécoms en Europe ont eu lieu depuis janvier 2013 dans une période où le secteur cherche la riposte à la baisse des prix.

Le succès croissant des offres couplées associant téléphone fixe, mobile, internet et télévision pousse également au rapprochement d'acteurs du fixe et du mobile.

Hutchison est "raisonnablement optimiste" sur les chances que son offre sur O2 passe le test de la concurrence, a indiqué la personne au fait de l'opération.

L'opérateur connaît bien la procédure pour avoir conduit des transactions en Irlande et en Autriche ayant également eu pour conséquence de faire passer le nombre d'opérateurs de quatre à trois après avoir accepté un certain nombre de concessions.

Telefonica Deutschland a également été autorisé à racheter son concurrent E-Plus au néerlandais KPN à la condition qu'il réserve 20% de sa capacité de réseau à un revendeur crédible. Il a signé un accord avec Drillisch, un petit opérateur virtuel.

LE ROYAUME-UNI ATTEND LA SUITE

Jerry Dellis, analyste à Jefferies, estime cependant qu'une concession de même ordre pourrait avoir davantage d'impact au Royaume-Uni.

"Il y a une liste plus longue et d'acteurs plus puissants qui pourraient vouloir se saisir d'une telle opportunité, dont TalkTalk, Virgin, Sky et Tesco Mobile", écrit-il dans une note.

Il reste également à voir quelle sera la réaction des autres opérateurs sur le marché britannique où l'opérateur historique BT est sur le point de croquer l'opérateur mobile EE.

Analystes et banquiers estiment que l'opérateur de télévision payante Sky pourrait chercher à conclure un partenariat avec un opérateur mobile, mais peu s'attendent à une opération de rachat pur et simple.

Beaucoup s'interrogent aussi sur la réaction de Vodafone, sur le point d'être relégué en queue de peloton sur son marché domestique.

Selon différentes sources, l'opérateur étudie différentes options, dont le coup de massue qui consisterait à racheter le numéro un européen du câble Liberty Global.

Pour le PDG d'Orange, Stéphane Richard, il n'y aura pas de temps mort dans la consolidation.

"C'est fou que nous ayons plus d'une centaine d'opérateurs fixes et mobiles en Europe", a-t-il dit à Reuters dans un entretien à Davos. "C'est la raison pour laquelle nous sommes à la traîne dans le haut débit et en 4G comparé aux Etats-Unis, à la Corée du Sud et au Japon qui ont moins d'acteurs."

(Edité par Gwénaëlle Barzic et Dominique Rodriguez)