Nouveau Premier ministre: pourquoi pas un chef d’entreprise à Matignon ?
EDITORIAL - Si Emmanuel Macron désignait un chef d’entreprise comme Premier ministre il éviterait le risque de la censure de principe et rassurerait les milieux économiques. Et la France regorge de ces patrons qui ont le sens de l’intérêt général chevillé au corps.
Quelle que soit l’issue de la rumeur installant à Matignon Thierry Beaudet, le président du Conseil économique, social et environnemental, ces cinquante jours de crise gouvernementale n’ont curieusement pas beaucoup débordé du champ politique. Et dans le jeu de piste « Qui ferait un bon Premier ministre ? », les seuls noms hors sérail qui ont tourné furent ceux de Laurent Berger et Jean-Dominique Senard. L’ancien secrétaire général de la CFDT aurait décliné par deux fois : la première à la suite d’une suggestion de Raphaël Glucksmann, la seconde après une approche d’Emmanuel Macron. Quant au président de Renault, il ne s’est jamais découvert, mais ses états de service en faisaient un prétendant tout à fait légitime : la « chose publique » l’a toujours passionné, comme en témoigne son engagement sur le rapport « L’entreprise, objet d’intérêt collectif », mission coprésidée avec Nicole Notat, ex-leader de la CFDT, qui débouchera sur la loi Pacte, ainsi que sa conclusion des Assises du travail, rare chantier du Conseil de la refondation qui ait prospéré.
L’avantage de ce type de profil est pourtant double : il ne se heurte pas au risque de la censure de principe ; et il est évidemment rassurant pour les milieux économiques – l’indice du climat des affaires observé par l’Insee ne s’est-il pas effondré en juillet ? C’est ce qui s’était passé en Italie, avec la nomination en 2021 de Mario Draghi, l’ex-président de la Banque centrale européenne. Mais pour une courte période – moins de dix-huit mois – qui est souvent l’horizon de ce genre de solutions.
Thierry Beaudet, pourquoi pas ?
C’est d’ailleurs pour cela qu’elles conviennent à des sages, au soir de leurs parcours professionnel. Comme Thierry Beaudet, qui a derrière lui la direction de la puissante MGEN (Mutuelle générale de l’éducation nationale) et la présidence de l’influente Fédération nationale de la mutuali[...]
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