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Nicolas Sarkozy condamné à de la prison ferme? Le jugement dans l'affaire des écoutes rendu ce lundi

Le tribunal correctionnel de Paris rend ce lundi son jugement dans le procès de Nicolas Sarkozy qui s'est tenu en décembre. L'ex-président est jugé pour l'affaire dite des "écoutes de Paul Bismuth".

C'est un homme dont on s'attendait à la présence. Malgré un imbroglio lors des premiers jours d'audience autour de sa représentation ou non par un avocat, Paul Bismuth n'a fait aucune apparition lors du procès qui porte son nom. Derrière le patronyme de ce promoteur immobilier, qui a été répété au fil des débats, c'est en réalité Nicolas Sarkozy qui se tenait sur le banc des prévenus. À ses côtés, son ami et avocat Thierry Herzog et l'ancien juge Gilbert Azibert.

Pour la première fois, l'ancien président de la République a comparu devant un tribunal pour "corruption" et "trafic d'influence". Le premier procès d'une série qui se poursuit dès le 17 mars avec le procès dit de l'affaire Bygmalion.

Dans l'intervalle, Nicolas Sarkozy va savoir ce lundi si le tribunal correctionnel de Paris a suivi les réquisitions du procureur, qui a réclamé quatre ans de prison, dont deux fermes - une première pour un ancien président -, à l'encontre de l'ex-chef d'État. Ou s'il a été plus sensible à la plaidoirie de la défense, qui a appelé à la relaxe, dénonçant catégoriquement l'existence d'un "pacte de corruption" nécessaire pour entrer en voie de condamnation.

"Un coup de pouce, pas un pacte"

Au long de ce procès, le tribunal a tenté de savoir si Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog ont cherché à corrompre Gilbert Azibert, alors en poste à la Cour de cassation. L'objet du supposé deal qui remonte à 2014: obtenir des informations couvertes par le secret, voire à peser sur une procédure engagée devant la haute juridiction liée à l'affaire Bettencourt, avec en contrepartie un poste à Monaco pour le magistrat. L'ex-président a obtenu un non-lieu fin 2013 dans la procédure en question et le juge Azibert n'a jamais été nommé dans la Principauté.

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"Le pacte, il n'existe pas, il n'a jamais existé", a assuré en décembre dernier devant le tribunal le président de la République, et assurant que s'il y avait eu un pacte, il aurait été plus insistant. Nicolas Sarkozy est également revenu sur son amitié avec Thierry Herzog, "son frère". "Cent fois il m'a demandé des services, oui j'aurai pu envisager de rendre service, mais c'est rendre service à Thierry, pas à Gilbert, a martelé l'ex-chef de l'État."On est dans un coup de pouce, on n'est pas dans un pacte, poursuit-il. Si c'était un pacte, encore faudrait-il que je sois au courant!"

Au cours de sa plaidoirie, son avocate a dénoncé un procès politique. "J'ai une crainte", a déclaré Me Jacqueline Laffont. "Que les anciennes responsabilités de Nicolas Sarkozy mais aussi et peut-être plus encore, les dérives des procédures qui l'ont visé, n'aient condamné les procureurs à persister dans une voie qu'ils savaient sinistrée." Elle aussi a tenté de torpiller une affaire "construite sur un socle de fausses vérités" et basée sur "un désert de preuves".

Des "efforts déployés" qui justifient la corruption

Cette affaire dite "Paul Bismuth" - le nom pris par Thierry Herzog pour échanger sur une ligne anonyme avec son client Nicolas Sarkozy - a débuté dans le cadre d'une autre affaire, celle du présumé financement libyen de la campagne présidentielle de 2007. Dans ce cadre, les investigations avaient permis de découvrir cette ligne téléphonique officieuse. C'est au cours de ces conversations, dont certaines ont été lues lors du procès, que la justice a découvert ce que le parquet considère être un "pacte de corruption".

"Gilbert Azibert et Thierry Herzog sont devenus les instruments consentants des intérêts de Nicolas Sarkozy", a estimé Jean-Luc Blachon, représentant du parquet national financier lors de ce réquisitoire à deux voix. Sa collègue Céline Guillet a, elle, considéré que "la seule promesse d'apporter un appui à Gilbert Azibert, en contrepartie de ses efforts déployés au sein de la cour de cassation, suffit à caractériser les infractions de corruption et de trafic d'influence." Et peu importe que ces efforts ont débouché ou non.

Pour le procureur national financier, "ces faits ne seraient pas arrivés sans une double transgression". Une première transgression commise par Thierry Herzog et Gilbert Azibert qui ont "failli aux serments qui régissent leur profession". Et une seconde par Nicolas Sarkozy qui a "oublié qu'il avait été pendant cinq ans le gardien de l'indépendance de l'autorité judiciaire".

Comme pour l'ancien président, le parquet a requis quatre ans de prison, dont deux avec sursis, à l'encontre de l'avocat et de l'ancien juge. Une interdiction d'exercer pendant 5 ans a également été réclamée à l'encontre de Thierry Herzog.

Article original publié sur BFMTV.com

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