« Si ce n’est pas sur Strava, ça n’a pas existé » : les apps de suivi gâchent-elles le sport ?
L’application Strava est aujourd’hui utilisée par 100 millions de sportifs dans 195 pays. Permettant à tous les sportifs amateurs de partager leurs statistiques, des communautés sociales se sont créées et occupent aujourd’hui un rôle majeur dans la motivation de nombreux passionnés de course à pied ou du cyclisme. Mais que fait la publication instantanée et systématique des statistiques sportives sur la pratique du sport amateur ? Nous sommes allés à la rencontre de l’un des plus fervents utilisateurs de l’application, l’ultra-traileur surnommé Casquette Verte.
Tout part d’une comparaison. Sur la plateforme Strava, l’algorithme me suggère de m’abonner à un athlète dont le pseudo attire mon attention : un dénommé Casquette verte, qui se qualifie sobrement de « traileur parisien » et pratique régulièrement la course à pied sur les quais de Seine. Un profil à première vue très commun sur la plateforme. À première vue seulement, car une consultation plus appuyée de « nos statistiques juxtaposées » m’alerte sur la valeur de l’utilisateur que je viens de croiser : le dénommé Casquette Verte ne court pas moins de 200 kilomètres en moyenne par semaine et consacre 24 heures entières hebdomadaires à la course à pied.
En m’abonnant à ce profil exceptionnel, rejoignant ses quelques 20 000 abonnés, je découvre que Casquette Verte publie tous les jours un compte rendu-rendu de sa session de course avec une régularité exemplaire, et ce depuis 2014. Chacune de ses activités étant agrémentée de courts commentaires sur son état physique,