Négociations commerciales: la nouvelle piste de Descrozaille qui donne des sueurs froides aux industriels
A peine la loi Descrozaille votée, le député Renaissance du Val-de-Marne n'exclut pas de bousculer à nouveau les rapports entre supermarchés et industriels, en étudiant la proposition du président de Système U, Dominique Schelcher. Le dirigeant propose de supprimer le rythme annuel de leurs négociations.
Tout est parti d'un post de Dominique Schelcher, le président de Système U, sur Linkedin. Le très diplomate patron des Super U y emploie un ton plus offensif qu'à l'accoutumée. “Je suis habituellement modéré, mesuré, mais là, c’est trop”, lâche-t-il. Dans son viseur, le rythme annuel des négociations commerciales, où les supermarchés fixent avec leurs fournisseurs les tarifs pour l’année à venir. Chaque année, ces discussions ont lieu entre le 1er décembre et le 1er mars. “Mais en période d’inflation, où les coûts varient, on doit tout le temps pouvoir rediscuter”, s’agace Dominique Schelcher. D'où sa proposition: passer de négociations annuelles à des discussions au jour le jour.
Et la proposition de mettre un terme à ce rythme annuel n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. "Je souscris totalement à l’idée de remettre sur la table cette question de la date butoir", estime Frédéric Descrozaille, député du Val-de-Marne et président Renaissance du groupe d’études sur la grande consommation à l’Assemblée nationale. Le député n'est pas un novice: le 22 mars, sa proposition de loi sur les rapports entre industriels et distributeurs a été largement adoptée par les députés, après des débats tumultueux. En cause, les accusations de la grande distribution. Elle pointait les risques inflationnistes du texte, qui donne davantage de pouvoir à Danone, Nestlé ou Malongo dans leurs tractations avec Leclerc, Carrefour et autres Intermarché.
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"En rediscutant de la date butoir, on va rediscuter de tout"
Cette fois-ci, Frédéric Descrozaille pourrait encore créer des remous dans le monde de l'alimentaire déjà secoué par l'inflation, en mettant en débat au sein de son groupe d'étude cette proposition. Il reconnaît d'ailleurs: "En rediscutant de la date butoir, on va rediscuter de tout". Autant dire que le dossier des négociations commerciales, véritable boîte de Pandore législative, po[...]
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